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Les mâchefers de l'usine d'incinération d'Ivry-Paris XIII seront désormais traités par la société TIRFER

Suite à un nouvel appel d'offres, le SYCTOM a retenu la société TIRFER pour la prise en charge des mâchefers de l'usine d'incinération d'Ivry-Paris XIII. Conformément au cahier des charges, ces déchets seront transportés par voie d'eau.

Déchets  |    |  F. Roussel
   
Les mâchefers de l'usine d'incinération d'Ivry-Paris XIII seront désormais traités par la société TIRFER
   
Chargé du traitement et de la valorisation des déchets ménagers de plus de 5 millions d'habitants, le Syndicat Intercommunal de Traitement des Ordures Ménagères (SYCTOM) de l'agglomération parisienne dispose de plusieurs usines d'incinération en Ile-de-France. Pour chacune d'elle, le Syndicat est amené à déléguer à des sociétés spécialisées la gestion et le traitement des résidus d'incinération comme les mâchefers. Ainsi, suite à un nouvel appel d'offres, le SYCTOM a retenu la société TIRFER du groupe TIRU pour la prise en charge des mâchefers de l'usine d'incinération d'Ivry-Paris XIII. Cet incinérateur traite un peu plus de 650.000 tonnes de déchets par an et produit 145.000 tonnes de mâchefers chaque année. Confiés auparavant à la société Yprema, ces résidus vont être sous la responsabilité de TIRFER à compter du 1er décembre 2007.

Conformément au cahier des charges édité par le SYCTOM, ces résidus seront transportés par voie d'eau entre le port d'Ivry le long de la Seine et le site de traitement de TIRFER situé à Iles-les-Meldeuses (77) sur les bords de Marne. Pour accueillir ces produits, la société s'est dotée d'un quai de déchargement et va s'équiper de trois bateaux à double coque adaptés à la navigation sur la Marne. De 480 tonnes chacun, ces bateaux seront amenés à effectuer deux rotations par semaine entre Ivry et Iles-les-Meldeuses.
Une fois acheminés sur le site, les mâchefers seront conduits par camion sur l'installation de traitement à 800m de la rivière où ils seront enregistrés et stockés pour subir une maturation de 3 mois environ. Cette période de maturation permet d'amener le mâchefer à une teneur en eau d'environ 13% et également de le stabiliser chimiquement de façon à éviter en particulier tout risque de gonflement ultérieur. Les mâchefers sont analysés tous les mois pour vérifier leur stade de maturation. Chimiquement stabilisés, ils sont ensuite criblés puis concassés. Les métaux ferreux et non ferreux qu'ils contiennent en seront extraits pour être envoyés dans des filières de recyclage. Les éléments imbrûlés souvent des papiers/plastiques sont séparés et envoyés en centre d'enfouissement de classe II.
Selon la société TIRFER, en sortie de chaîne de traitement, les mâchefers devraient présenter des caractéristiques géotechniques nécessaires pour être valorisés en technique routière pour la construction de sous-couches routières et de remblais.

Le centre d'Iles-les-Meldeuses reçoit déjà 45.000 tonnes de mâchefers issus de l'UIOM de Créteil et environ 60.000 tonnes de mâchefers en provenance du site de Bonneuil-sur-Marne spécialisé dans le traitement des ferrailles d'incinération. Les mâchefers subissent le même procédé de traitement mais ne sont pas mélangés. Au final, début 2008, le centre accueillera 250.000 tonnes de mâchefers et produira 220.000 tonnes de grave par an. Pour commercialiser sa grave, TIRFER s'appuie sur la société Clamens spécialisée dans la production de matériaux de construction. Les mâchefers ont ainsi été utilisés sur plusieurs chantiers de la ligne du TGV-Est, du parc Disneyland et une multitude de chantiers urbains pour le remblaiement de tranchées ou la construction de route. Le prix des mâchefers inférieur à celui des matériaux naturels pour des caractéristiques techniques équivalentes est le principal intérêt mis en avant par les responsables de chantier pour utiliser ces produits.

Cependant l'utilisation de ces mâchefers en travaux publics ne fait pas l'unanimité et des doutes quant à l'innocuité de ces matériaux sur l'environnement et la santé sont régulièrement émis par les associations de protection de l'environnement. Rappelons que ces mâchefers sont susceptibles de contenir des métaux lourds, des éléments imbrûlés et des dioxines même après traitement. Actuellement les conditions de valorisation des mâchefers sont fixées par la circulaire n° 94-IV-1 du 9 mai 1994 qui impose notamment des tests de lixiviation pour évaluer le risque de contamination et interdit leur utilisation en zones inondables, à proximité des captages d'alimentation en eau potable et à une distance inférieure à 30 m de tout cours d'eau. Mais pour les associations, il est temps de revoir certaines dispositions de la circulaire et de mettre en œuvre un réel suivi.

Plus globalement c'est la technique de l'incinération qui depuis plusieurs années cristallise les inquiétudes de l'opinion publique. Les ONG et les professionnels du secteur s'interpellent à coup d'études, d'expertise et plus récemment de manifeste. La société TIRU a dernièrement publié un manifeste pour l'incinération en réponse au manifeste anti-incinération de l'Alliance pour la planète. Reste que le problème principal est bien la quantité de déchets produite par la société de consommation actuelle. Tant que cette production continuera à augmenter, le combat pro-incinération contre anti-incinération n'est pas prêt de trouver une issue.

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