« Nous sommes au pic de la crise : 54 h sans eau », a constaté Philippe Vigier, ministre des Outre-mer, interrogé par nos collègues de Mayotte la 1ère, à l'occasion de son déplacement à Mayotte pour effectuer un point d'étape dans la gestion de la crise de l'eau. Comme en 2017 et 2020, l'île doit à nouveau faire face à des tensions sur la ressource cette année. Elle a dû mettre en place des tours d'eau pour économiser les réservoirs jusqu'à l'arrivée de la saison des pluies. Des mesures d'urgence ont également été mises en place pour accompagner ces restrictions : distribution de bouteilles aux personnes fragiles, déploiement de citernes et un avion avitailleur.
En parallèle, des travaux sur les infrastructures ont été engagés : lutte contre les fuites, interconnexions, amélioration des capacités de production de l'usine de désalinisation de Petite Terre. Au final, selon le ministère, 5 200 mètres cubes par jour supplémentaires ont pu être produits depuis le 1er septembre.
Autre annonce : la distribution de bouteilles, réservée pour l'instant à 50 000 personnes fragiles et sensibles, devrait être étendue à partir du 20 novembre à l'ensemble des Mahorais. « Les enfants des écoles commencent à avoir des bouteilles d'eau, nous les donnons, là où les écoles ne sont pas connectées à l'eau », a précisé le ministre.
Pour soutenir Mayotte, le Gouvernement a débloqué 400 000 millions d'euros pour les quatre prochaines années, notamment pour financer des infrastructures comme la très attendue troisième retenue collinaire ou un osmoseur de grande capacité. « J'ai tous les accords administratifs et techniques pour que nous installions un osmoseur provisoire dans l'année 2024, a indiqué Philippe Vigier. Mais l'année 2024 restera difficile. » L'objectif du Gouvernement est d'anticiper la crise à venir en 2024 et prévoir une véritable sortie de la crise systémique en 2025.