"L'état de la digue du canal de Donzère-Mondragon, après les investigations et les réparations menées par EDF, permet le redémarrage des réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme)", annonce l'Autorité de sûreté nucléaire, ce mardi 5 décembre. Après avoir examiné les investigations et les renforcements de la portion de la digue concernée qu'EDF a réalisé, l'ASN considère que la résistance au séisme de la digue qui protège la centrale nucléaire du Tricastin est satisfaisante. Elle a donc donné son accord pour le redémarrage des réacteurs 2, 3 et 4. Le réacteur 1 reste à l'arrêt pour maintenance.
"L'expertise menée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) à la demande de l'ASN sur la digue ainsi renforcée confirme l'absence de brèche en cas [de séisme le plus important] étudié dans la démonstration de sûreté nucléaire", explique l'ASN. Restent cependant "des risques de glissements locaux qui, sans remettre en cause la stabilité de la digue, rendraient nécessaire la réalisation de travaux après la survenue d'un séisme".
De nouveaux travaux prévus pour gérer les séismes extrêmes
Pour répondre à ces risques de glissement, EDF a pré-positionné du matériel à proximité de la digue afin de pouvoir réaliser les travaux nécessaires au traitement d'éventuels glissements après un séisme. De plus, EDF va mettre en place une surveillance renforcée de la digue. Enfin, l'énergéticien va réaliser de nouveaux travaux de renforcement pour que la digue résiste au séisme extrême défini dans le cadre des évaluations complémentaires de sûreté (stress tests) menées après l'accident de Fukushima. Ces différentes mesures feront l'objet de prescriptions de l'ASN, après consultation du public.
Pour rappel, le 27 septembre 2017, l'ASN avait imposé à EDF la mise à l'arrêt provisoire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin dans les délais les plus courts. En effet, mi-août, EDF avait informé le gendarme du nucléaire d'un risque de rupture d'une portion de 400 mètres de la digue du canal de Donzère-Mondragon pour les séismes les plus importants. Un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire aurait pu survenir en cas de rupture. L'ASN avait donc demandé l'arrêt des réacteurs, le temps qu'EDF complète ses investigations géotechniques pour mieux caractériser la constitution de la partie de la digue concernée et procéder aux renforcements nécessaires.