Mardi 2 juin, le réseau Sortir du nucléaire (RSN) a signalé « une défaillance grave sur une pièce du réacteur EPR en construction à Olkiluoto, en Finlande ». En l'occurrence, la pièce défectueuse est une soupape de sûreté du pressuriseur, un équipement destiné à réguler la pression du circuit primaire du réacteur nucléaire. L'association s'appuie notamment sur un article (1) publié par le Journal de l'énergie qui détaille l'anomalie et la gestion du problème par les industriels et les autorités de sûreté nucléaire.
Pour l'instant, il semble que le problème n'ait pas été constaté sur l'EPR français. Mais « il est encore trop tôt pour en savoir plus », explique l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui attend les conclusions de son homologue d'Heslinki.
Une pièce très difficile à mettre au point
Le Journal de l'énergie rapporte que l'autorité de sûreté finlandaise (Stuk) vient de signaler à ses homologues la découverte d'une fuite sur une soupape de sûreté du pressuriseur. Le rapport Folz sur la construction de l'EPR de Flamanville (Manche), remis en octobre 2019 au gouvernement français, évoquait déjà cette pièce « très difficile à qualifier aux conditions normales et accidentelles ». Les constructeurs de l'EPR de Flamanville y travaillent depuis 2012 et escomptaient, fin 2019, y parvenir « dans les prochains mois ».
La fuite constatée sur la soupape du réacteur finlandais a poussé Stuk à suspendre le chargement du combustible, qui devait avoir lieu ce mois-ci, jusqu'à ce que le problème soit résolu. Interrogé par le Journal de l'énergie, Stuk qualifie la défaillance de « très significative ». Il s'agit d'« un problème sérieux », confirme Areva, qui a demandé à EDF et aux autorités de sûreté de vérifier, en urgence, l'intégrité des soupapes des EPR français et chinois.