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Actu-Environnement

L'Alliance pour la Planète crée l'Observatoire Indépendant de la Publicité

Suite à sa campagne intitulée ''la publicité peut nuire gravement à l'environnement'', l'Alliance pour la Planète crée l'Observatoire Indépendant de la Publicité (OIP) qui sera chargé de critiquer et d'alerter sur les publicités irresponsables.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Face à l'utilisation abusive des arguments écologiques dans les publicités, l'Alliance pour la Planète a lancé en décembre dernier une campagne intitulée ''la publicité peut nuire gravement à l'environnement''. Le collectif regroupant 80 mouvements, associations et ONG, milite pour que les entreprises et les annonceurs respectent la loi et fasse preuve de déontologie en matière d'environnement. Dans sa démarche, l'Alliance remettait notamment en cause le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) chargé de l'autodiscipline du secteur publicitaire en France. Association loi 1901 regroupant des publicitaires volontaires, le BVP n'a qu'un rôle consultatif. Il émet un avis lorsqu'un publicitaire lui soumet volontairement sa publicité mais cet avis n'est pas contraignant. L'Alliance estime donc que le BVP est juge et partie et qu'il n'a pas de vrais moyens de coercition et de sanction. C'est pourquoi l'Alliance crée aujourd'hui l'Observatoire Indépendant de la Publicité (OIP).

Composé d'associations écologistes et de personnalités reconnues dans le domaine de l'environnement, l'Observatoire Indépendant de la Publicité se donne pour mission d'assurer une veille sur l'activité publicitaire en France et de fournir une réflexion critique sur la publicité. Il se permettra de lancer des alertes à l'encontre des publicités irresponsables en matière d'environnement et d'utiliser tout recours contre les publicités non conformes à la réglementation. L'OIP prévoit déjà de présenter chaque année un rapport public sur le sujet et même de décerner des prix aux campagnes publicitaires les plus irresponsables en matière d'environnement.
Agissant dans un premier temps sur les questions environnementales, l'OIP pourra rapidement s'étendre à tous les aspects du développement durable.

De son côté, le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) s'est rapproché de l'Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'Énergie (ADEME) en réalisant une étude conjointe dédiée à l'éthique environnementale des messages publicitaires. 181 messages de la presse, de la télévision et de l'affichage ayant trait de près ou de loin à la question écologique ont été analysés parmi les 15.000 publicités qui ont été diffusées au cours du second semestre 2006. En dépit d'une multiplication récente des publicités sur ces thèmes, l'écologie et le développement durable restent encore aujourd'hui des axes de communication peu utilisés par la publicité dans son ensemble, conclu l'ADEME. Les publicités ayant trait à l'environnement ne représenteraient en effet que 1,2% des 15.000 messages étudiés.

Sur 181 publicités analysées, l'ADEME et le BVP ont estimé que 116 respectaient les règles en vigueur. 54 ont fait l'objet d'un classement en ''réserve'' parce que certaines règles n'étaient pas respectées sans pour autant porter préjudice à la protection de l'environnement ni au consommateur et 11 ont fait l'objet d'un classement en ''manquement'' pour non-respect flagrant et sérieux des règles en vigueur.
Les principaux manquements repérés par l'ADEME et le BVP constituent des promesses ''écologiques'', des suggestions d'innocuité totale excessives par rapport à la réalité des produits ou encore des représentations de comportements non écologiques comme des véhicules représentés en pleine nature en passant par des rapprochements choquants, ambigus et peu explicites entre un produit et la nature suggérant ainsi une parfaite osmose alors que dans les faits le premier porte atteinte à la seconde.

Au regard de cette étude, l'ADEME est convaincue qu'il est nécessaire de renforcer la doctrine d'application des règles du BVP. L'étude conduit aussi à s'interroger sur la nécessité de compléter ces règles au regard des nouveaux enjeux du développement durable et d'améliorer le niveau de connaissance du développement durable par les professionnels de la publicité, précise l'agence.
L'ADEME et le BVP entendent bien poursuivre leur collaboration et le comité de pilotage de l'étude devrait être élargi à d'autres organismes que l'ADEME ainsi qu'à des associations. Cela pourrait donner lieu la création d'un observatoire «publicité et développement durable», explique l'ADEME.

Pour l'Alliance pour la planète, le lancement de l'OIP est à bien distinguer de l'initiative du Bureau de Vérification de la Publicité et de l'ADEME. Rappelant que le BVP est une association de professionnels de la publicité dont l'un des objectifs est d'empêcher un contrôle réglementaire des messages publicitaires en mettant en avant la prétendue efficacité de l'autodiscipline, les membres de l'atelier ''Publicité et Environnement'' de l'Alliance ont refusé de participer à l'étude conjointe. Pour l'Alliance pour la Planète il est impératif qu'une instance indépendante et représentative de la société, regroupant les pouvoirs publics, les associations et les professionnels, puisse contrôler et sanctionner les activités publicitaires irresponsables en matière d'environnement et de développement durable.

Réactions9 réactions à cet article

Quelle rigolade !

Contrairement à ce que clâment les professionnels - et j'en ai fréquenté quelques uns - la publicité n'a pas pour vocation d'informer le public, mais bien de faire vendre.
Autrement dit, créer du désir et de la frustration pour augmenter la consommation. Deux objectifs en contradiction fondamentale avec l'esprit du développement durable. Le reste n'est que bla-bla.
D'aucuns voudraient nous faire croire - ou pensent sincèrement - qu'on peut ménager la chèvre et le chou. Personnelement, mais je peux me tromper... je crois que les deux propositions s'excluent l'une l'autre.

LaProuj | 21 juin 2007 à 09h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Quelle rigolade !

Certes, certes. Mais en attendant que la publicité soit interdite (on peut réver), que vaut-il mieux : laisser dans l'état actuel ou dénoncer les abus ?

En outre, mais c'est un autre débat, je ne suis pas sûr que la publicité favorise la consommation. Elle en change les orientations et les choix.
Si elle favorise la consommation, quelle est sa part par rapport aux vitrines, au bouche à oreille, à la jalousie (je veux "plus" que mon voisin), etc.

Donc en attendant un monde idéal et de se battre pour cela, essayons de le rendre paralèllement un peu moins absurde et mortifère.

Christophe

Christophe | 21 juin 2007 à 12h55 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Quelle rigolade !

Merci de ta réponse Christophe. Tu as parfaitement raison !

L'idée c'est bien que, justement, il faut EN MEME TEMPS se battre pour l'amélioration du système ET pour le dénoncer. C'était juste histoire de montrer que l'on n'est pas complètement dupe du discours ambiant...

Quant au rôle de la publicité - et des grands médias - je pense qu'elle est moins dangereuxse pour ce qu'elle dit que pour ce qu'elle induit. Je m'explique.
Dire "achetez le nouveau téléphone machin tellement mieux, tellement plus fun, tellement plus moins cher,..." n'est pas dangereux en soi. Ce qui est grave, c'est l'idée sous-jacente qu'il est normal de changer un téléphone dont on est parfaitement satisfait.
Le problème est identique pour l'info. Quand PPDA (ou Sarko, ou DSK...) dit "il nous manqque 1point et demi de croissance", il induit l'idée que la croissance doit absolument augmenter, qu'il n'existe pas d'alternative, que c'est ça ou le chaos,... Il ne prétend pas que c'est la meilleure solution - après tout, on pourrait en discuter - il induit l'idée que c'est la seule.
Cette façon de procéder a permis de mettre en place incognito une série d'axiomes qui ne sont jamais remis en cause par la suite.

LaProuj | 21 juin 2007 à 13h27 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Quelle rigolade !

Si il n'y avait que PPDA, Sarko ou Sraus Kahn.
Malheureusement , à part Bové et peut-êter du bout des lèvres la LCR, peu remettent en cause la croissance.

Ce qui est dommage c'est que :
Selon un rapport très officiel du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) pour l'année 1998 :
la satisfaction de tous les besoins nutritionnels et sanitaires (là où ils sont actuellement insatisfaits dans le monde) couterait 13 milliards de dollars. Pour 13 MD par an, plus personne n'aurait ni faim ni soif.
Cette somme peut paraître impressionnante et pourtant :
* les Européens et les Américains (soit un sixième de la population mondiale) dépensent, rien que pour l'alimentation de leurs animaux domestiques, 17 milliards de dollars par an…
* Ils dépensent également plus que cette somme rien qu'en parfums ou crèmes glacées.
* Les Européens à eux seuls dépensent pour leurs cigarettes, 50 milliards de Dollars.
* Quant à des activités aussi vitales que la publicité ou l'armement, elles représentent respectivement 500 MD, et 1000 MD...

Et si l'on mettait une TVA sociale de 30,40 ou même 50 % sur les produits publicitaires ?
On peut réver, non !

Christophe | 21 juin 2007 à 14h38 Signaler un contenu inapproprié
moi je trouve cela bien

certains ne se rendent pas compte, regardez BN ils incitent les enfants, mineurs à mettre leur cartable dans l'ascenseur, j'ai trouvé le mien à faire cela, il n'avait rien trouvé de mieux à faire que jouer avec l'ascenseur. Et quand on contacte le fabricant pour lui dire, il vous envoie des autocollants et vous dit qu'il le dira à son service marketing...

pierre | 22 juin 2007 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Quelle rigolade !

Que coûteraient la majorité des produits de consommation "vitale" (pour les défavorisés) s'il ne fallait pas financer la pub ?
La réponse est-elle dans les sous-marques, ce qui est déjà différent des marques de chaînes ?
Est-il vrai que les produits sans marque sortent pour la plupart du même moule que les autres sans grande différence de composition ?

Etienne | 23 juin 2007 à 07h36 Signaler un contenu inapproprié
"Vous avez gagné"'

Est-ce que cet OIP va s'attaquer de front avec les autres sujets à toutes ces pubs "Vousy avez gagné ..." ou "encore "Vous avez été sélectionné seul dans votre commune ..." Etc., etc? ?

Evidemment ça va supprimer des emplois, de ,la TVA pour l'état, etc.

Edouard | 23 juin 2007 à 07h41 Signaler un contenu inapproprié
Sur la Toile

La loi future ne devrait-elle pas conditionner le droit à faire de la pub sur papier à l'obligation de faire l'équivalent sur un site privé mais, encore mieux, public "étudié pour" ?

Quand il y a réel besoin d'un gros achat et que vous avez le choix entre plusieurs hypers dans un court rayon autour de chez vous, il faut bien admettre que la pub peut s'avérer "payante" . Or si vous le refusez ....

Donc si on sait qu'elle est sur la Toile et de préférence sous forme comparative

Jean-Marie | 23 juin 2007 à 07h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:Sur la Toile

Il y a beaucoup à faire.
Pratiquement toute la publicité est nocive car elle n'a qu'un but: celui de faire réaliser aux actionnaires des distributeurs des profits maxima.
Je suis distributeur de pub dans les boîtes aux lettres. Toutes les semaines c'est 500kg de papiers pour 800boîtes, faites le calcul pour la France?
De plus en plus de gens indiquent:pas de PUB sur leur boîte, mais beaucoup ne lefont pas par négligence et nous insultent, quand ils se trouvent être là, parceque le gros paquet de PUB leur casse la boîte à lettres.
D'autres me disent:"ça va direct à la poubelle, mais il faut bien que vous travailliez"
-Est-ce bien raisonnable?
-Cette consommation n'est-elle pas perverse puisqu'elle ne fait qu'enrichir les actionnaires. Ces produits "à prix bas" étant le plus souventde mauvaise qualité vont, par effet colatéral,grossir le déficit de la Sécu?
De plus cette PUB c'est nous qui la payons.
C'est comme cette polémique autour de la PUB à la Télé: On veut nous faire croire que ça couterait moins cher avec la PUB.
Mais le pire c'est cette PUB c'est tous les consommateurs de produits néssessaire à la vie qui la payent, alors que beaucoup ne sont même pas abonnés aux chaines qu'ils financent de force par la publicité. Les actionnaires s'engraissent encore sur leur dos?
La multiplication de ces chaines difusant des programmes? ne profite encore qu'a ces gens qui ne produisent rien et qui sont donc des parasites de la société.
Je ne suis pas économiste, mais ça ne peut pas continuer comme ça?
Il y aurait encore beaucoup à dire, aussi je vous fais confiance.
Bon courage

Roger

Anonyme | 05 février 2009 à 18h38 Signaler un contenu inapproprié

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