Cette annonce de consensus trouvé du Groupement d'intérêt public (GIP) intervient après les oppositions de la commission d'enquête publique, dans un rapport le 29 décembre dernier, et celles du maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, le 2 janvier, formulées autour notamment de l'intégration du Frioul et de ses eaux littorales au cœur de la zone de protection du futur parc national.
Le GIP serait parvenu à trancher sur cette question. Résultats : le nouveau texte modifié prévoit la réintégration en cœur terrestre des espaces naturels de l'archipel du Frioul, exceptés les zones construites (le village, le port et son plan d'eau, le centre Léo Lagrange et l'hôpital Caroline) qui restent en Aire optimale d'adhésion (AOA) située autour du cœur : ces deux derniers à la demande de M. Gaudin. Autre requête satisfaite du maire de Marseille : la bande littorale de 500 mètres autour de l'archipel est exclue du cœur de parc marin.
''Le pourtour marin de l'archipel restera en aire maritime adjacente'', précise le GIP dans un communiqué. Autre modification apportée au projet et demandées par la commission d'enquête publique : l'ajout dans l'AOA du lycée paysager et d'aménagement des Calanques (8e arrondissement), la partie de la copropriété du Roy d'Espagne non déjà incluse, la Cayolle (au sud de l'avenue Colgate dans le 9e), ainsi que les parcelles de La Barrasse et de Saint-Marcel (11e). Le village des Goudes, exclu aussi du cœur de parc, demeure en AOA à la satisfaction du maire de Marseille.
Statu quo sur la pêche et la chasse
Quant aux zones de non-pêche, qui s'étendaient dans la version 3 du projet (votée en juin 2011) sur 10% du cœur marin, celles-ci ne seront pas modifiées,''afin de ne pas fragiliser les compromis actés à ce stade par l'ajout de nouvelles zones ou la modification des existants", souligne le GIP.
Par contre, il est proposé que le futur Conseil d'administration du Parc ''devra, dès la première année suivant sa mise en place se prononcer sur l'opportunité de classer en zone de protection renforcée de pêche" trois sites relevés par la commission d'enquête publique dans ses réserves : Plateau des Chèvres, En-Vau et Port-Pin.
Par ailleurs, l'interdiction de chalutage "en coeur en deçà de l'isobathe 100" est également confirmée. Tandis que la dérogation accordée aux huit chalutiers marseillais et ciotadens ne vaut plus désormais que pour la durée de vie de la charte, soit 15 ans. Les professionnels de la pêche obtiennent toutefois un nouveau siège au futur conseil d'administration du parc'' afin de tenir compte de l'importance de l'enjeu marin du futur parc national et d'améliorer leur représentativité dans les prises de décision du CA''.
Les mesures sur la chasse prévues dans la version 3 du projet sont également maintenues. ''Si cette version n'interdit pas par principe la chasse en cœur du futur Parc - exception qu'on trouve déjà dans le parc national des Cévennes, elle définit un nouveau cadre réglementaire qui permettra d'évoluer progressivement vers une pratique plus respectueuse de la faune et des milieux, avec notamment un arrêt progressif, en 6 ans au plus des lâchers de tir, un mode de chasse jugé trop artificiel par beaucoup de chasseurs eux‐mêmes''', précise le GIP. L'interdiction existant sur la commune de Marseille de tir à moins de 200 m des habitations sera par ailleurs ''confirmée".
Validation attendue des propositions le 20 janvier
Le député UMP des Bouches-du-Rhône Guy Teissier, président du GIP, proposera ces modifications du projet lors de la prochaine assemblée générale du groupement le 20 janvier. ''Ces propositions que j'entends soumettre à l'Assemblée générale reprennent très largement les conclusions des commissaires enquêteurs et montrent que l'on peut, sur un projet aussi structurant et déterminant pour Marseille et sa métropole, trouver des points d'équilibre entre les attentes légitimes de l'Etat, des élus locaux et de la population'', a indiqué M. Teissier.
De son côté, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin s'est réjoui du consensus trouvé, en se félicitant que ses demandes concernant Marseilleveyre, les Goudes et Pastré, qui ne sont pas en cœur de Parc, de même que la bande littorale autour du Frioul, ont été prises en compte et que le droit de chasse ait été maintenu. ''Cet accord qui nous satisfait ne devrait plus poser de difficultés", a indiqué M. Gaudin qui devrait voter le 20 janvier la version 4 du texte, avant transmission aux instances nationales. Le Conseil d'Etat devrait quant à lui être saisi sur le projet fin février-mars 2012.
La signature du décret de création du parc national des Calanques par le Premier ministre, prévue fin 2011, devrait intervenir mi-avril 2012, table le président du GIP.