Dans un nouveau rapport consacré au label MSC (1) , l'association Bloom démontre que les pêcheries labélisées par le Marine Stewardship Council (MSC) n'appliquent pas les bonnes pratiques en matière de mode de pêche. Selon ses calculs, Bloom estime que 84 % des volumes de pêche labélisés proviennent de pêcheries industrielles, et 7 % de pêcheries artisanales. L'association regrette que le label, créé en 1997 avec beaucoup d'ambitions, autorise encore aujourd'hui des méthodes de pêches destructrices comme les chaluts de fond et les dragues. « Même les plus grands navires-usines européens, atteignant 144 mètres de long, sont certifiés MSC. Rien d'étonnant à cela : le label MSC considère que seule la pêche à l'explosif et au poison, comme le cyanure, n'est pas "durable". Tout le reste peut prétendre à une certification », explique l'association dans son rapport.
L'association reproche également au label d'avoir une campagne de communication qui ne représente pas la réalité : « La grande pêche industrielle, à fort impact, représente 84 % des volumes certifiés MSC mais seulement 32 % de ses illustrations photographiques, alors que la petite pêche, à faible impact, ne représente au contraire que 7 % des volumes certifiés mais 47 % des illustrations. »
Néanmoins pour le label MSC, cette approche est trop binaire et induit le consommateur en erreur : « Nous sommes en désaccord avec Bloom sur un point fondamental : la durabilité environnementale d'une pêcherie ne se mesure ni à la taille du bateau ni à l'engin utilisé. Il est trompeur de laisser entendre que pêche artisanale rime systématiquement avec pêche durable, tout comme pêche industrielle ne rime pas nécessairement avec pêche destructrice ». Le label se défend et estime que cette étude ne reflète pas son modèle et constitue une incompréhension de son travail d'ONG : « Une partie essentielle de nos missions consiste à accompagner les pêcheries à atteindre le niveau de durabilité exigé par nos référentiels. Ce travail de longue haleine, absent du périmètre de l'analyse de Bloom, est pourtant au cœur de notre programme depuis plus de vingt ans. »