Une équipe de chercheurs, travaillant pour la plupart dans le laboratoire Evolution des régulations endocriniennes du Muséum national d'Histoire naturelle et du CNRS, alerte sur l'impact de produits chimiques couramment utilisés sur le développement du cerveau, dans un article publié dans Scientific reports, le 7 mars.
L'équipe a en effet testé sur des embryons de grenouilles un mélange de 15 produits chimiques à des concentrations trouvées dans le liquide amniotique humain, notamment chez les femmes enceintes. Le test était de courte durée (72 h) mais a permis de révéler que cette courte exposition à ce cocktail de produits chimiques affectait "le fonctionnement des hormones thyroïdiennes, essentielles au bon développement du cerveau chez les vertébrés, mais a également modifié l'expression de plusieurs gènes du cerveau, réduit le volume des neurones et inhibé le mouvement des têtards". Les chercheurs précisent que les hormones thyroïdiennes sont exactement les mêmes chez les grenouilles et les humains. Ces résultats suggèrent donc "que l'exposition à ces produits chimiques courants peut nuire au développement du cerveau des fœtus et plaident pour une révision urgente de la réglementation".