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Actu-Environnement

Perturbateurs endocriniens : Delphine Batho détaille la stratégie nationale

Delphine Batho a précisé aujourd'hui la stratégie nationale que le Gouvernement entend mettre en œuvre d'ici juin 2013 en matière de perturbateurs endocriniens. Après le BPA, l'action sur les phtalates semble prioritaire.

Risques  |    |  L. Radisson

Le 10 décembre, s'est ouvert à Paris un colloque international sur les effets des perturbateurs endocriniens sur l'environnement et la santé, coorganisé par le ministère de l'Ecologie et l'Anses (1) . A l'occasion de l'ouverture de cette manifestation de deux jours, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a précisé le calendrier et le contenu de la stratégie nationale annoncée dans la feuille de route pour la transition écologique présentée en septembre dernier par le Gouvernement à l'issue de la Conférence environnementale.

Stratégie interministérielle et partenariale

"Concernant les perturbateurs endocriniens, un groupe de travail associant l'ensemble des parties prenantes sera mis en place pour élaborer d'ici juin 2013 une stratégie nationale comprenant des actions de recherche, d'expertise, d'information du public et de réflexion sur l'encadrement réglementaire", indiquait la feuille de route pour la transition écologique.

"L'élaboration de la stratégie, interministérielle et partenariale, s'appuiera sur un groupe de travail composé de parlementaires, de représentants des ministères concernés, des ONG, des fédérations professionnelles, des agences et d'experts spécialisés sur ces sujets", annonce Delphine Batho.

Quant au calendrier, une première réunion du groupe de travail aura lieu en janvier et devra aboutir à une stratégie qui sera présentée au nouveau Conseil national de la transition écologique, puis en Conseil des ministres au mois de juin prochain.

"Cette stratégie rappellera les enjeux, déclinés dans un plan d'actions et de propositions, pour nous permettre d'avancer sur la définition et l'identification des perturbateurs endocriniens, sur la recherche sur les risques liés, les actions de réduction de ces risques, l'information et la sensibilisation du grand public", précise la ministre.

Agir tout d'abord sur les phtalates

L'objectif principal est la réduction de l'exposition aux impacts sanitaires et environnementaux des perturbateurs endocriniens. Les travaux parlementaires ont avancé sur le bisphénol A et devraient aboutir à une interdiction limitée aux produits destinés aux enfants de moins de trois ans en 2013 et à une interdiction générale en 2015.

Mais, "d'ores et déjà, nous devons nous interroger sur les prochaines actions", estime Delphine Batho. Il s'agit tout d'abord d'agir sur les phtalates, "dont les plus préoccupants sont déjà identifiés dans Reach" et "mener des actions pour réduire leur occurrence". Afin de diminuer l'exposition aux perturbateurs endocriniens des populations les plus sensibles telles que les nourrissons et les enfants de moins de 14 ans, "la France pourra proposer au niveau communautaire l'interdiction de mise sur le marché communautaire des jouets et articles de puériculture contenant des perturbateurs endocriniens préoccupants", ajoute la ministre.

Concernant les PCB, cette dernière annonce un nouveau décret permettant de faire "passer le seuil de décontamination des appareils pollués de 500 à 50 ppm". Une planification devra permettre leur élimination d'ici 2025, ajoute-t-elle. Dans le cadre des installations classées (ICPE), enfin, "nous devons réfléchir à mieux connaître et maîtriser les rejets industriels de substances perturbatrices endocriniennes préoccupantes", déclare Delphine Batho.

Développer notre capacité à évaluer les risques émergents

Une autre priorité de la stratégie nationale sera celle de la recherche. "Nous devons en particulier développer notre capacité à évaluer les risques émergents, liés à de nouveaux produits, de nouveaux services ou de nouveaux comportements", estime la ministre. Et de rappeler la mise en place du Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE), qui a donné lieu au lancement de trois appels à propositions de recherche, soit 31 projets financés pour un montant de 4,3 millions d'euros.

Sans vouloir "anticiper sur le contenu des échanges qui vont avoir lieu dans les semaines et les mois à venir", Delphine Batho envisage plusieurs actions. D'abord, "poursuivre les efforts pour connaître le niveau d'imprégnation de la population et de l'environnement, en matière de biosurveillance". Ensuite, " demander aux agences françaises un premier projet de liste de substances, susceptibles d'être au contact de populations sensibles, ou pour lesquelles l'exposition est suspectée importante". Liste qui servira de base à l'adoption de "mesures réglementaires adaptées à la gestion des risques spécifiques aux perturbateurs endocriniens".

Il s'agira aussi de continuer au niveau communautaire "à participer activement aux travaux de définition et d'harmonisation de critères d'identification des perturbateurs endocriniens". Et, enfin, de renforcer l'information des parties prenantes et du grand public. "Un autre levier essentiel pour réduire progressivement l'exposition", estime la ministre.

1. Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail

Réactions3 réactions à cet article

N'y a t'il vraiment rien à dire à propos des contraceptifs chimiques qui sont "relargués" dans l'environnement ?
N'y a t'il vraiment rien à dire à propos de l'eau stockée dans des bouteilles plastiques qui contaminent "doucement"* mais surement le système endocrinien (atrazinz, ....effets cocktails) (Hayes et al.,
2006
C'est un sujet gravissime ! la stratégie du gouvernement ne semble pas du tout adaptée à la situation. Si les journalistes sont capables d'inciter le gouvernement à s'adapter au plus vite en posant les questions adéquats.... Merci
*A l’échelle de temps d'une mouche

Troud | 11 décembre 2012 à 09h00 Signaler un contenu inapproprié

Parmi les sujets, il y a celui des résidus médicamenteux en général. Mais faut-il pour autant remettre en question les soins ? Lancer des alertes c'est très bien. Il faut parfois réfléchir à sur qui elles tombent...
Je me soigne et je soigne mon fiston avec des produits dont je n'ose donner le nom sur ce forum car je serai traité de criminel.
L'homme fait partie de l'environnement et sa santé même ne doit pas être considérée comme un impact à éliminer. Ou alors...

Albatros | 13 décembre 2012 à 19h10 Signaler un contenu inapproprié

« N'y a t'il vraiment rien à dire à propos de l'eau stockée dans des bouteilles plastiques... »

Il faut d'urgence vérifier si le dyhidrogène monoxyde n'est pas un perturbateur endocrinien. Moi, il me fait pisser abondamment.

Pour l'ail, j'en suis sûr... sa consommation induit une réduction drastique de la libido. Chez le/la partenaire...

« Lancer des alertes c'est très bien... »

Il faudra voir la teneur de cette stratégie nationale. Je crains une porte ouverte à tous les abus dans la droite ligne du séralinisme : une petite expérience... les traitements produisent forcément des résultats différents des témoins (ou du seul témoin riquiqui)... ces résultats sont ininterprétables selon la logique toxicologique classique... donc on a trouvé un perturbateur endocrinien.

Wackes Seppi | 15 décembre 2012 à 16h46 Signaler un contenu inapproprié

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