La production de froid est une filière confrontée à de nombreux défis environnementaux, énergétiques mais aussi liés à l'interdiction de certains fluides frigorigènes d'ici 2025. D'où l'importance de trouver de nouvelles voies de production en totale rupture avec les procédés actuels. Et pour cela, le vide peut aider, comme l'a inventé la start-up AlpinovX.
Plus concrètement, le procédé breveté par du principe que moins il y a de pression, moins il y a besoin d'énergie pour évaporer un liquide. Ainsi, dans un caisson, de l'eau en présence de vide va s'évaporer "naturellement", l'eau cherchant à s'approprier le vide, en produisant du froid puisqu'elle utilise des calories pour s'évaporer. C'est donc adossés à ce caisson que se feront les échanges thermiques pour les futures applications. Par ailleurs, le vide est créé par une turbo-cryo-pompe, moins énergivore que les pompes à vide du marché.
Premier marché : la production de neige
Pour démarrer son industrialisation, AlpinovX cible un premier marché de niche, celui de la production de neige artificielle pour lequel un démonstrateur à échelle 1 a été construit. Au-delà de la logique géographique pour une équipe grenobloise, cette première application fait sens car elle présente des atouts non seulement énergétiques, mais aussi en matière d'efficience hydrique. Car le principe actuel de production de neige de culture (par pulvérisation d'eau sous pression dans l'air froid) entraîne une perte d'eau de 30 à 35 %. Pire, les plages horaires présentant les bonnes températures pour cette opération tendent à se réduire, incitant les stations à multiplier les canons à neige et augmenter la pression sur la ressource en eau.
Selon les configurations, l'unité d'AlpinovX pourra consommer jusqu'à deux à trois fois moins d'énergie qu'une enneigeuse traditionnelle sans perte en eau. Le démonstrateur a déjà tourné sur trois stations avant la version définitive du générateur qui sera commercialisé dès la prochaine saison de ski. Des discussions ont par ailleurs été engagées avec la grande distribution pour tester le procédé d'ici la fin de l'année ou le début 2020 tandis que d'autres réflexions sont en cours avec divers gestionnaires d'utilités en milieu industriel et commercial, voire pour le refroidissement urbain (réseaux de froid).