Quoi qu'il arrive, la température va augmenter d'au moins 2,2 °C en France métropolitaine d'ici 2100 mais la hausse pourrait atteindre 3,9 °C si l'on ne régule pas les émissions de gaz à effet de serre. C'est la principale conclusion qui ressort des projections climatiques de référence que Météo France a publiées mardi 2 février.
Ces projections, qui s'appuient sur trente simulations climatiques régionalisées, ont pour objectif de « permettre à nos sociétés de mieux anticiper et de s'adapter », sachant que la hausse des températures a d'ores et déjà atteint 1,7 °C depuis 1900. Ces simulations couvrent les trois scénarios climatiques qui avaient été sélectionnés par le Giec dans le cadre de son cinquième rapport. L'augmentation de 3,9 °C correspond au scénario RCP 8.5 sans régulation des émissions. Celle de 2,2 °C au scénario RCP 4.5, un scénario intermédiaire dans lequel les émissions continuent de croître pendant quelques décennies avant de se stabiliser puis de décroître.
Le réchauffement sera plus marqué l'été avec une évolution plus forte sur la partie est de l'Hexagone. Le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules est en hausse dans les deux scénarios, les premiers pouvant être jusqu'à cinq à dix fois plus nombreux qu'actuellement. Le nombre de nuits tropicales pourra aller jusqu'à 50 par an. Le nombre de jours de vagues de froid ou de gelées sera en baisse, les gelées pouvant même devenir un événement rare.
Les précipitations seraient en hausse de 2 à 6 % mais Météo France souligne la « grande incertitude » qui entoure cette projection. En revanche, l'établissement public est beaucoup plus catégorique sur la forte modulation saisonnière attendue : hausse systématique des précipitations en hiver, souvent supérieure à 10 %, et baisse systématique en été, atteignant -10 à -20 %. Les épisodes de sécheresse augmenteront de cinq à dix jours d'ici la fin du siècle, les régions les plus touchées étant située dans la moitié sud-ouest du pays.