Dans une étude, publiée fin décembre 2019 dans la revue Conservation Biology, des chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle ont étudié les effets combinés de la dégradation des habitats naturels et du changement climatique sur les populations d'oiseaux d'eau du bassin méditerranéen. Les chercheurs soulignent l'importance des politiques de conservation pour faciliter « l'ajustement » des communautés d'oiseaux d'eau hivernants au réchauffement climatique en Méditerranée. Ils ont analysé les données de 132 espèces d'oiseaux d'eau hivernants (36 millions d'individus), recueillies dans 22 pays méditerranéens. Leurs résultats montrent « qu'en réponse à une augmentation moyenne des températures de 0,5°C en vingt ans, les communautés d'oiseaux s'ajustent sur les sites où les milieux naturels ont été conservés, avec une augmentation de l'abondance des espèces thermophiles », explique le Muséum. En revanche, lorsque la transformation d'habitats naturels en milieux artificiels, agricoles ou urbains, « est supérieure à 5 % en quinze ans, le nombre d'espèces décline au cours du temps et la réorganisation des communautés d'oiseaux en réponse au réchauffement climatique n'est plus observée ».
Les scientifiques préviennent qu'en Europe, les zones humides naturelles ont décliné de 50 % au cours des quarante dernières années. « Il apparaît nécessaire de protéger les habitats naturels pour faciliter la réponse des oiseaux au réchauffement climatique », alertent-ils.