Sans enneigement artificiel, 98 % des 2 234 stations de ski européennes étudiées dans 28 pays européens devraient être exposées à un risque très élevé d'approvisionnement en neige en cas de réchauffement climatique à 4° C. Un scénario qui est celui retenu en France d'ici à la fin du siècle par le Conseil national de la transition écologique.
Telle est la conclusion à laquelle parvient une étude publiée ce lundi 28 août dans la revue Nature Climate Change, qui souligne toutefois que le risque lié au défaut d'enneigement est hétérogène d'une région de montagne à une autre, et au sein de chacune d'elles.
Avec un tel réchauffement, en faisant appel à de l'enneigement artificiel sur 50 % de la surface des stations, la proportion de stations exposées à un risque très élevé s'abaisse à 71 %, mais la demande en eau et en électricité est alors accrue. En revanche, avec des niveaux de réchauffement climatique limités à 2 °C, la proportion de stations exposées à un tel niveau de risque s'abaisse à 53 % sans enneigement artificiel et à 27 % avec. « Des réductions plus rapides des émissions limiteraient le risque concernant l'approvisionnement en neige pour le tourisme de ski, ainsi que la demande d'enneigement artificiel et les externalités associées : demande en eau, demande en électricité et émissions associées », conclut Samuel Morin, chercheur à Météo-France et au CNRS à Toulouse et Grenoble.
« Le principal défi consiste à développer et à mettre en œuvre des voies de développement qui réduisent massivement les émissions globales de gaz à effet de serre du tourisme de ski, principalement liées aux transports et au logement, tout en maintenant des activités écologiquement durables offrant des moyens de subsistance à un large éventail de personnes vivant dans les zones de montagne », explique Hugues François, auteur principal de l'étude. « La question reste ouverte de savoir dans quelle mesure le tourisme de ski jouera un rôle majeur à long terme dans ces régions », ajoute le chercheur à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae Grenoble).