Les résultats de la prévention des déchets sont « encourageants, mais fragiles », estime l'Agence de la transition écologique (Ademe), qui a publié les chiffres-clés mercredi 29 avril. L'Ademe fait état d'une légère baisse de la production globale sur la décennie allant de 2007 à 2017. Mais cette production repart à la hausse sur les deux dernières années renseignées.
Ces chiffres confirment les difficultés rencontrées par la France pour atteindre son objectif de réduction des déchets. Cet hiver, les parlementaires ont modifié cet objectif à l'occasion de l'adoption de la loi Économie circulaire. Auparavant, la France visait une réduction de 10 % des quantités de déchets ménagers et assimilés (DMA) entre 2010 et 2020. La loi adoptée en février a fixé un nouvel objectif : la réduction attendue est relevée à 15 %, mais l'échéance est repoussée à 2030. À un an de l'échéance initiale, l'atteinte de la cible était hors de portée, ont justifié les parlementaires. Les derniers chiffres publiés par l'Ademe le confirment.
La production de déchets repart à la hausse depuis 2016
Si les chiffres sont jugés encourageants, c'est parce qu'ils sont en légère baisse sur les dix dernières années renseignées. Entre 2007 et 2017, la production de déchets des ménages a baissé de 2 %, pour atteindre 580 kg par habitant. Celle des entreprises, hors construction et hors déchets assimilés collectés par le service public, a diminué de 15 % pour s'établir à 900 kg par habitant. Quant aux déchets de la construction, ils ont fondu de 5 % et s'élèvent à 3 400 kg par habitant.
Mais ces résultats sont fragiles, car « ce recul a été favorisé par une stagnation de la consommation des ménages, de la crise de 2008 à 2014 », explique l'Ademe. « À partir de 2016, la reprise de la consommation semble s'accompagner d'une nouvelle hausse de la production de déchets. »