Après deux ans de consultation, la Commission européenne a présenté le 19 octobre une stratégie pour la mise en place d'un réseau central de transport d'ici 2030 (1) qui appuiera sa stratégie globale transports 2050. Cette proposition vise ''à transformer l'actuelle mosaïque de routes, voies ferrées, aéroports et canaux en un réseau de transport unifié (RTE-T)''. L'objectif est de supprimer, à l'échelle européenne, les goulets d'étranglement, d'améliorer les connexions, de favoriser l'intermodalité et de moderniser les infrastructures.
''Le transport est fondamental pour l'efficacité de l'économie de l'UE. Or, il manque à l'heure actuelle des connexions d'une importance vitale. L'Europe compte sept gabarits de rails différents ; seuls 20 de nos principaux aéroports et 35 de nos grands ports sont directement reliés au réseau ferroviaire. Sans connexions efficaces, l'Europe ne pourra pas se développer ni prospérer'', a indiqué Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports. L'ambition de la Commission est de garantir que, d'ici à 2050, la grande majorité des entreprises et des citoyens européens ne soient pas à plus de 30 minutes de temps de trajet du réseau capillaire.
Organiser l'intermodalité
''Le RTE-T est un instrument essentiel pour atteindre l'objectif global de réduction de 60 % des émissions provenant des transports d'ici à 2050'', indique la Commission. En favorisant l'intermodalité, ce réseau unifié devrait encourager progressivement ''l'abandon de la route en faveur du rail et d'autres modes de transport, tant pour les passagers que pour le fret''. Elle précise d'ailleurs que ''tous les projets liés au RTE-T devront faire l'objet d'une rigoureuse analyse d'impact sur l'environnement avant de pouvoir prétendre à un financement de l'UE''.
Le réseau s'appuiera sur un système de ''dix corridors, couvrant trois modes de transport, trois États membres et deux tronçons transfrontaliers, qui permettront le développement coordonné des infrastructures du réseau central''.
Il comprendra 83 ports reliés aux réseaux ferroviaires et routiers, 37 aéroports reliés aux grandes villes par liaisons ferroviaires, 15.000 km de lignes ferroviaires aménagées pour la grande vitesse et 35 projets transfrontaliers visant à réduire les goulets d'étranglement.
500 milliards d'investissements nécessaires d'ici 2020
La Commission estime qu' ''une enveloppe de 500 milliards d'euros sera nécessaire d'ici à 2020 pour réaliser un réseau européen digne de ce nom, y compris 250 milliards € pour la suppression des goulets d'étranglement et la construction des tronçons manquants dans le réseau principal''.
Elle propose un ''capital d'amorçage'' de 31,7 milliards d'euros au titre du mécanisme pour l'interconnexion en Europe prévu par le cadre financier pluriannuel (CFP), en misant sur le fait que ''chaque million dépensé au niveau européen génèrera 5 millions d'investissement de la part des États membres et 20 millions de la part du secteur privé''.