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Réseau Environnement Santé : mettre la Santé Environnement au cœur des décisions

Déçus par le Grenelle, ONG, médecins, scientifiques et citoyens se rassemblent au sein d'un Réseau Environnement Santé pour faire en sorte que la santé environnementale soit mieux prise en compte par les politiques et les industriels.

Risques  |    |  S. Fabrégat
   
Réseau Environnement Santé : mettre la Santé Environnement au cœur des décisions
© Ioannis Kounadeas
   
Nous avons raté le Grenelle de l'environnement sur la question de la santé environnementale. Nous souhaitons un Grenelle de la santé. Cela fait des années que nous, ONG, scientifiques, etc, avons envie de démontrer le lien entre environnement et santé. Cela fait partie de notre quotidien, de la santé des familles, de celle nos enfants et des générations futures… Nous assistons à une augmentation constante des cancers, des maladies respiratoires… Le fait est que nous ne pouvons pas vivre en pleine santé sur une terre malade. Trop souvent on instille le doute sur ces questions, nous allons tenter d'installer la transparence. Le monde de l'environnement est extrêmement faible face au monde politique et industriel. Nous voulons une démocratie sanitaire, déclarait Serge Orru, directeur général de WWF France, lors de la conférence de presse annonçant le lancement du Réseau Environnement Santé (RES) ce mardi 3 mars.
Lancé sous l'égide de l'Alliance pour la planète et soutenu par les réseaux européens Health and Environment alliance (HEAL) et Women in Europe for commun future (WECF), le RES souhaite rassembler associations, scientifiques, médecins et citoyens au sein d'un réseau militant pour une meilleure prise en compte de la santé environnementale dans les politiques publiques, notamment celles de la santé. L'incidence du cancer a doublé en 25 ans. On peut estimer que deux tiers des cancers sont liés à des causes environnementales. La fertilité, l'asthme, la maladie de Parkinson, Alzheimer, l'autisme… sont soupçonnés d'être liés à l'environnement, précise André Cicolella, chercheur en santé environnement, porte parole du RES et fondateur de la fondation Sciences citoyennes. Notre objectif est de créer une période légitime de débat scientifique avant toute prise de décision politique.

Les priorités d'action du RES

Parmi les priorités mises en avant par ce nouveau réseau, l'organisation d'un Grenelle environnement santé. Le Grenelle de l'environnement a été une occasion ratée sur ces sujets. Il a fallu se battre pour que le principe de précaution reste un principe de base. Pourtant celui-ci est inscrit dans la Constitution, regrette André Cicolella. L'un des cinq ateliers du Grenelle de l'environnement était dédié à la santé environnement. Un an après, le constat peut être fait sans ambiguïté : cet atelier est celui dont les résultats sont les plus décevants. A l'exception de la réduction des pesticides (…), la loi d'orientation ne contient plus que de vagues promesses : les engagements chiffrés ont disparu, tout comme les quelques modifications institutionnelles qui subsistaient, précise le communiqué de presse.
Autres échecs selon le RES : le plan national de santé environnement, qui n'a jamais eu les moyens de ses ambitions et s'achève dans l'indifférence générale, et le plan Cancer, dont l'objectif de réduire de 20 % la mortalité en cinq ans n'a pas été atteint.
Le plan national santé environnement n'est pas basé sur le principe de précaution et n'a pas de vision globale de la santé environnementale, note François Veillerette, porte parole du RES et président du mouvement pour les droits et le respect des générations futures. Quant au plan cancer, il s'est soldé par un échec. Nous souhaitons qu'il y ait un volet environnement dans ce plan.
Le RES est sévère sur les avis et recommandations émis par les différentes agences sanitaires, dont l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) et l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) : il y a une vraie interrogation sur la manière dont fonctionnent ces agences dont le travail est de faire de la veille sanitaire. Il y a un véritable problème de déontologie quant au respect des analyses contradictoires et quant à la définition des critères d'analyse. Face à un enjeu de santé publique, il y a un problème de lobbying des industriels, constate André Cicolella.

Premier combat : faire interdire le bisphénol A dans les plastiques alimentaires

Le premier dossier auquel s'attaque le RES est celui du bisphénol A (BPA), substance chimique utilisée dans la composition de certaines matières plastiques, notamment les plastiques alimentaires (polycarbonate et polyépoxy). Biberons, récipients plastiques pour micro-onde, petit électroménager, boîtes de conserve, canettes et bouteilles en plastique contiennent cette substance qui migre dans les aliments sous l'effet de la chaleur. 99 % des expositions au BPA se feraient par voie alimentaire. Le spectre d'effet de cette substance est très large. C'est un perturbateur endocrinien (système hormonal) et génotoxique. Nous avons sur cette question une défaillance des agences sanitaires qui établissent des normes qui ne protègent pas la population, constate André Cicolella. Si l'on ne dispose pas de données en France sur ce sujet, des études américaines ont révélé que 93 % de la population était imprégnée par cette substance, les enfants étant plus exposés que les adultes. Le Canada a récemment fait le choix d'interdire l'utilisation du BPA dans les biberons. Quatre députés européens1 ont d'ailleurs déposé en décembre 2008 une déclaration écrite à ce sujet. Le RES demande qu'une même décision soit prise au niveau européen et soit étendue à l'ensemble des plastiques alimentaires. Le réseau va lancer une campagne de biomonitoring (mesures dans les urines) auprès de femmes enceintes et de nourrissons afin d'évaluer l'imprégnation au BPA.

Parmi les prochains sujets abordés par le RES : la question de l'aspartame et des additifs alimentaires au printemps 2009 et les nouvelles maladies de l'environnement (fibromyalgie, électrosensibilité…) à l'automne prochain.

Notes

1 - Hanne Dahl, Christel Schaldemose, Hélène Goudin et Carl Schlyter.

Réactions5 réactions à cet article

le Réseau Santé-Environnement existe déjà !

Il existe déjà un corps d'experts en santé environnementale au sein du ministère en charge de la santé. Il existe depuis près de 30 ans ! Certes il n'est pas exclusivement formé de médecins, mais aussi d'ingénieurs, de techniciens, d'infirmières et d'épidémiologistes.
Leur rôle est de faire valoir la protection sanitaire des populations dans les décisions locales et nationales, tels que projets d'urbanisme, d'infrastructures, d'ICPE industrielles et agricoels, dans les épandages de tout type (engrais, phytosanitaires mais aussi boues de STEP, effluents agricoles, matières de vidange...).
Ils s'interessent au risque de cancer, mais aussi à toutes les autres pathologies (moins présentables et moins à la mode) en relation avec une exposition environnementale et cela depuis le début.
Ils représentent un corps de police sanitaire indépendant des lobbies car ils recoivent leurs directives du ministère de la santé et non de celui de l'industrie ni de l'agriculture.
Ils sont méconnus du grand public (la preuve) mais les collectivités les connaissent et ont régulièrement recours à leurs expertises et la disparition des DDASS va considérablement modifier ce partenariat.
En octobre 2006, lors d'un colloque à Rouen sur la thématique, les médecins présents ont soudainement découvert ce corps d'agents de l'Etat !
Lutter contre les déterminants du cancer est important, mais n'oublions pas les gastro-entérites liées à une mauvaise désinfection de l'eau de consommation humaine, l'asthme et les pathologies respiratoires, le mal-être de vivre d'un habitat inadapté ou à côté d'une source sonore continue.

Avant de créer quelque chose, voyons déjà si les structures en place ne permettent pas d'éiter d'ajouter une couche au mille feuilles.

Xéno

Xéno | 06 mars 2009 à 08h32 Signaler un contenu inapproprié
Re:AXES DE RECHERCHES

Je souhaite que quelqu'un m'explique pourquoi les " spécialistes de l'environnement" s'obstinent à occulter les risques pour la santé en relation avec la présence d'amiante naturel environnemental dans certaines régions.
L'INVS a commencé à lever le voile dans une publication, en décembre 2008. Mais en ne traitant que les sites " en france continentale" ; ce qui permet d'éviter de parler de la Corse et de la Nouvelle-Calédonie. Le signataire de ce message avait pourtant alerté l'INVS à ce sujet.
Question : Quels sont donc les lobbies suffisamment puissants pour influencer encore, de nos jours, les médias et les associations concernées à la manière du tristement célèbre
Comité Permanent de l'Amiante ?

André FABRE, Président de l'ADEVA-NC

andre fabre | 09 mars 2009 à 22h38 Signaler un contenu inapproprié
proposition extension réseau en afrique

Je suis médecin du travail, titulaire d'un master professionnel hygiène sécurité environnement. J'anime actuellement au Sénégal un bureau d'études, qui fait de la recherche sur environnement santé, pour que dans mon pays, la santé environnement soit au coeur des décisions. Ceci est une nécessité actuellement car dans nos pays, aucuns grand projet des gouvernement, ni des communes ne prend en compt la santé environnement. Je veux me lancer dans cette recherche. Quels conseils vous me donnez, pour structurer un organisme, avoir un partenaire, participer à des rassemblements en Europe à mes frais pour avoir une certaine expérience, et dans l"avenir créer une crrespondance africaine du RES, sous votre responsabilité, pour que nos décideurs puissent la santé environnement au coeur de leur décisions, en tenant compte des spécificités africaines.

Anonyme | 10 mars 2009 à 11h04 Signaler un contenu inapproprié
pollution aux hydrocarbures par usines de bitume

Des usines qui fabriquent des produits d'étanchéité à base de bitume ainsi que des usines d'enrobés émanent des fumées toxiques contenant des Hydocrabures Aromatiques Polycycliques, substances cancérigènes. Le pire est que nombres de ces usines sont dans zones très urbanisées. C'est ainsi le cas en pleine agglomération de Montpellier, sur la commune du Crès pour l'usine ASTEN SLPA. Le plus grave est que cette usine produit en zone résidentielle : au moins 4 programmes immobiliers sont en cours (Via Domitia, Les Olivettes, Projet du Lac, zac de La Draye). Plusieurs milliers d'habitants sont directement concernés dans un périmètre d'un kilomètre.

castelnau | 25 mars 2009 à 15h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:le Réseau Santé-Environnement existe déjà !

Etudiante en Master santé publique je souhaite réaliser mon mémoire sur l'environnement et santé a intégrer dans les étblissements de santé.
Merci de me faire parvenir de la documentation ou vos réflexions.
Jackye

Anonyme | 20 avril 2009 à 15h59 Signaler un contenu inapproprié

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