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Schéma National des Infrastructures de Transport : la part belle au ferroviaire ?

Très attendu par les associations, l'avant-projet du Schéma National des Infrastructures de Transport a été présenté par l'Etat. Après une consultation publique puis un débat au Parlement, ce SNIT devrait être adopté à la fin de l'année.

Transport  |    |  F. Roussel
   
Schéma National des Infrastructures de Transport : la part belle au ferroviaire ?
   
Le ministère du développement durable vient de présenter, avec six mois de retard, son projet de Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT). Demandé par la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'Environnement (dite loi Grenelle 1), ce schéma fixe les orientations de l'Etat en matière d'entretien, de modernisation et de développement des réseaux de transports pour les prochaines décennies. Ce document de 175 pages regroupe ainsi plusieurs dizaines d'actions portant sur tous les modes de transports. Au total, 170 milliards d'euros d'investissements sont prévus sur les 30 prochaines années avec comme avantages attendus un report de la route vers le ferroviaire d'au moins 10 milliards de tonne.kilomètre pour le transport de marchandise, d'au moins 2,5 milliards de voyageur.kilomètre dans le domaine des voyageurs, une économie estimée d'environ 100 millions de tonnes de CO2 sur 50 ans et la création ou le maintien de 65.000 emplois par an sur 20 ans.

4.000 km de lignes ferroviaires

Ce schéma présente surtout l'ensemble des projets ferroviaires, fluviaux et routiers envisagés et sur cette question le constat est clair : priorité est donnée au ferroviaire. ''Le projet proposé souligne la volonté de doter la France d'un réseau complet et de grande qualité (…), quelques 4.000 km de lignes ferroviaires sont inscrites dont les LGV prévues dans la loi Grenelle 1'', explique le ministère. Une position plutôt paradoxale au regard des choix stratégiques de la SNCF en matière de fret décriés par ses propres clients et les associations. L'unité Fret SNCF subit de lourdes pertes et l'entreprise a donc décidé de redéfinir son offre en supprimant le principe du ''wagon isolé''. Finie l'offre à la carte, place désormais à une offre de rotations régulières de trains ''multilots-multiclients''.

Côté transport fluvial, le Canal Seine Nord Europe fait office de fer de lance. Au total, 370 km de voies d'eau à grand gabarit sont inscrits au projet de SNIT. Tandis qu'en matière de transport aérien, le schéma national retient l'aéroport de Mayotte et le très controversé aéroport de Notre-Dame des Landes mais ''sous réserve de l'existence d'une desserte satisfaisante en transports collectifs''.
Les transports collectifs urbains tiennent également une belle place : 40 projets sont prévus et l'État se dit prêt à intervenir financièrement dans le développement de nombreux projets de transports en commun en site propre, dans des agglomérations de toute taille.

Le transport routier tombé en disgrâce ?

Quelques projets routiers ont par ailleurs été validés. Même s'il estime qu'''il n'y a plus nécessité en France d'augmenter significativement la capacité du réseau routier'', l'Etat rappelle qu'il peut encore s'avérer nécessaire de prévoir des ''ajustements ponctuels du système routier, pour des motifs bien circonscrits''. Ainsi les 19 projets prévus dans le SNIT ont été justifiés pour des enjeux de sécurité, de congestion, d'équité territoriale et de désenclavement.

Mais ces exceptions passent mal du côté des associations de protection de l'environnement : ''au final, on se retrouve avec une foultitude de projets. C'est un véritable programme autoroutier'', estime Stephen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'Environnement. ''On est loin du moratoire sur les projets d'autoroute évoqué par le Président de la République en octobre 2007 à l'issue des travaux du Grenelle'', ajoute-t-il.
Si la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT) reconnaît une certaine inflexion dans la politique de transport de l'Etat, elle n'y voit pas non plus une révolution : ''ce schéma n'est pas représentatif de ce qui se passe sur le terrain. Depuis octobre 2007 et la fin des débats du Grenelle, le gouvernement a validé plusieurs projets autoroutiers qui ne figurent pas dans ce SNIT'', explique Jean Sivardière. ''Par ailleurs ce SNIT ne contient que les projets dans lesquels l'Etat prévoit d'investir mais pas les nombreux projets locaux portés par les collectivités'', ajoute-t-il, en rappelant le cas du Conseil Général des Haute-Pyrénnées qui a récemment financé l'achèvement de la rocade routière de Tarbes (38,5 millions €) grâce à un partenariat public-privé.

Quid du financement ?

La FNAUT s'inquiète également des conditions de financement de l'ensemble des projets et craint que certains notamment les projets ferroviaires ne voient jamais le jour. ''On a une liste impressionnante de projets mais le financement n'est pas garanti et l'Etat ne précise pas son niveau de participation'', note Jean Sivardière. ''D'un autre côté, il est de plus en plus évident que les caisses de l'Etat et des collectivités territoriales sont quasiment vides'', prévient-il. Une raison de plus selon lui pour concentrer l'argent sur des projets vertueux comme les transports collectifs et le train à l'image du Portugal qui vient d'annoncer l'abandon de la construction de 1.000 km de routes nouvelles afin de réaliser des économies. Le ministre portugais des Travaux Publics Antonio Mendonça a estimé que ces projets n'étaient pas de nature à favoriser le développement économique.

Réactions6 réactions à cet article

rééquilibrage ?

sur l'agglomération de Tours : 60 km d'autoroutes en plus pour 16 km de tramway.
c'est Grenelle-compatible, ça ?

vacheriebureaucratique | 17 juillet 2010 à 07h17 Signaler un contenu inapproprié
Bravo ?

Espérons que si ce projet se concrétise les asso. détracteurs du Grenelle sauront faire leur mea-culpa

Cben | 17 juillet 2010 à 15h58 Signaler un contenu inapproprié
Verre à moitié plein

On ne peut pas tout dénigrer tout le temps, ce n'est sans doute pas parfait mais le verre est au moins à moitié plein..
Et si certain n’avaient pas eu la maladresse de renvoyer la taxe carbone devant le conseil constitutionnel le verre serait encore plus plein..

Je crois à la politique des petits pas, il vaut mieux un peu tout de suite.

cben | 19 juillet 2010 à 10h10 Signaler un contenu inapproprié
ferroviaire mais ter?

S'ils developpent juste le tgv (car ça rapporte) au détriment (souvent) du ter, aucun intérêt. J'espere que les projets ferroviaires seront principalement l'ouverture de nouvelles lignes ter et des villages retirés mieux desservis.
Surtout que les tgv ne permettent pas de prendre le vélo, contrairement au ter.

blablabla | 22 juillet 2010 à 08h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:ferroviaire mais ter?

c'est vrai! le développement des TGV fait augmenter les tarifs, il est parfois plus économique de prendre sa voiture que le TGV! Les TER sont délaissés, alors que c'est eux qui remplacent le mieux la voiture, à des tarifs corrects pour le français moyen sans "carte". Sur les lignes TGV, il n'existe plus de corails ou de lignes de trains de nuit qui sont à des tarifs avantageux. Les personnes prenant le train ne veulent pas forcément aller le plus vite possible, mais se rendre à un point B à l'heure, sans retard et sans avoir mis toutes ces économies dans un trajet!

anonyme | 22 juillet 2010 à 10h14 Signaler un contenu inapproprié
Où sont les aires de covoiturage?

Comment faire pour demander à ce que des aires de covoiturages soient aménagées à proximité des axes routiers? Devant le succès connu en Finistère, cela pourrait répondre aux exigences du Grenelle si moins de véhicules circulent!

Marlène | 26 juillet 2010 à 07h37 Signaler un contenu inapproprié

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