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Urbanisme : un PLUi trop consommateur d'espaces naturels annulé par la justice

Aménagement  |    |  L. Radisson
Urbanisme : un PLUi trop consommateur d'espaces naturels annulé par la justice

Par une décision du 26 mars 2024, la cour administrative d'appel de Nantes a annulé la délibération du conseil communautaire de Questembert Communauté (Morbihan) du 16 décembre 2019 qui avait approuvé le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi). Les raisons ? Outre l'insuffisance du rapport de présentation du plan liée à l'ancienneté des données d'évolution démographique retenues, c'est l'incompatibilité du PLUi avec le principe d'équilibre inscrit à l'article L. 101-2 du code de l'urbanisme qui a eu raison du plan.

Selon ce principe, l'action des collectivités publiques en matière d'urbanisme vise, « dans le respect des objectifs du développement durable », à atteindre l'équilibre entre plusieurs intérêts parmi lesquels figurent « une utilisation économe des espaces naturels, la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et la protection des sites, des milieux et paysages naturels ». Or, la collectivité n'a pas respecté cet intérêt selon les juges. Le rapport de présentation du PLUi et les données démographiques « ne permettent ni de justifier l'objectif d'accueil de 5 000 habitants supplémentaires à l'horizon 2029, soit près du double de celui-ci projeté compte tenu des données récentes, (…)  ni de la construction, en conséquence, de 2 750 logements sur la période pour une enveloppe de consommation foncière totale de 125 hectares ». Ces perspectives d'artificialisation des terres avaient d'ailleurs été jugées élevées par la mission régionale d'autorité environnementale (Mrae), la commission d'enquête et le préfet lui-même.

Les objectifs de croissance démographique définis par la communauté de communes « ont eu une incidence sur les objectifs retenus en matière de construction de logements et de consommation foncière et ce dernier objectif n'apparaît, à la date de la délibération contestée, compatible ni avec les besoins réels de la commune en matière de logement, ni avec la maîtrise du développement urbain, ni avec une utilisation économe des espaces naturels », conclut la cour. Et le fait que la consommation d'espaces projetée serait moins importante que celle qu'a connue le territoire au cours de la période précédente ne remet pas en cause l'incompatibilité du plan avec le principe d'équilibre.

Réactions4 réactions à cet article

Qu'il est dur de se défaire de décennies de consumérisme débridé de l'espace et d'accepter de changer de paradigme en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisation.
On comprend bien dans le cas de la Questembert communauté qu'il s'agissait surtout de faire des provisions d'espace en prévision des restrictions futures de la loi ZAN, ce qu'à fort justement sanctionné la cour administrative d'appel de Nantes.

Pégase | 08 avril 2024 à 14h04 Signaler un contenu inapproprié

@Pégase. Attention quand même au procès d'intention. Effectivement, on est face à un PLUi "à l'ancienne", mais il a été rédigé bien avant la loi ZAN. De plus, le contentieux n'est pas initié par une association de protection de l'environnement, mais par un particulier visiblement mécontent du déclassement en A de son terrain...

Joris | 09 avril 2024 à 07h49 Signaler un contenu inapproprié

@ Joris : j'entends vos arguments ; néanmoins, c'est bien un tribunal compétent qui a jugé l'affaire en défaveur de la délibération du conseil communautaire, reprenant en ce sens les avis défavorables de la Mrae, de la commission d'enquête et du préfet. Difficile donc dans ce contexte d'invoquer le procès d'intention ! D'autant plus que la notion de sobriété foncière est dans l'air depuis une bonne vingtaine d'années déjà.
J'ajouterai une citation toute récente d'un autre élu de ce département, Marc BOUTRUCHE, es-qualité de Vice-Président chargé de l’habitat, du logement, du foncier, de la politique de la Ville et du projet territorial de Lorient Agglomération : "Entrer dans l'ère de la sobriété foncière n'est pas une mince affaire ! On ne sort pas si facilement de plusieurs générations qui ont pris leur aise dans l'abondance foncière. Se développer, c'était s'étendre, toujours plus. Désormais, il y a accord pour se donner une autre perspective."

Pégase | 09 avril 2024 à 09h17 Signaler un contenu inapproprié

@Pegase : je parlais de procès d'intention quand vous disiez que les élus voulaient voulaient "surtout de faire des provisions d'espace en prévision des restrictions futures de la loi ZAN". Je doute qu'ils aient été aussi retors (mais je peux me tromper).
Et oui, la politique ZAN est un vrai changement de paradigme, difficile à concevoir et à gérer pour beaucoup d'élus (tous bords politiques confondus d'ailleurs). C'est pour cela que j'essaie d'entrer sous l'angle de la pédagogie plutôt que d'agiter le bâton judiciaire. Mais je reconnais également que ce genre de décision aide à convaincre de changer les pratiques. ^^

Joris | 09 avril 2024 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

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