La plupart des ministres de l'Agriculture européens ont critiqué, jeudi 20 octobre, à Luxembourg, les mesures environnementales du projet de la réforme de la politique agricole commune (PAC) présenté le 12 octobre par le commissaire européen à l'Agriculture. Sont visées : la mise en jachère écologique de 7 % des surfaces agricoles ou l'idée de conditionner 30 % des aides directes au respect de mesures environnementales prévue à partir de 2014.
''Si certaines délégations sont d'accord avec l'introduction de «l'écologisation» des mesures du premier pilier, plusieurs États membres remettent en question le respect obligatoire de certaines pratiques agricoles ou le pourcentage de l'enveloppe nationale consacrée à ce «verdissement»'', indique le Conseil Agriculture dans un communiqué. En outre, ''certaines délégations ont réitéré leur opposition au plafonnement du régime de paiement de base'', ajoute le Conseil.
"Les premières propositions comme le taux de 30% me paraissent excessives et inappropriées", a estimé le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire. ''Le « verdissement » des aides proposé par la Commission doit être raisonnable, simple et prendre en compte le budget global de la PAC comme la réalité économique du secteur agricole'', a-t-il indiqué hier. M. Le Maire avait déjà souligné que des "simplifications nécessaires" devaient accompagner les mesures de verdissement. Son homologue allemand a également plaidé contre un alourdissement du "fardeau administratif". Même son de cloche chez le ministre hongrois et les parlementaires de la commission agriculture et développement durable qui avaient émis le 12 octobre des réserves à ces mesures. Le 7 novembre, les ministres et les eurodéputés doivent rediscuter du texte qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014.