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Windcoop lance l'étude de son premier voilier porte-conteneurs

Ailes orientables façon Canopée, voiles rigides… Si le choix de la technologie de propulsion principale doit encore faire l'objet d'ultimes arbitrages, les contours du projet de porte-conteneurs à voiles porté par Windcoop commencent à bien se préciser.

Transport  |    |  C. Lairy
Windcoop lance l'étude de son premier voilier porte-conteneurs

L'objectif est inchangé : établir une liaison commerciale directe entre la France (Marseille) et Madagascar (ports de Majunga, Diego-Suarez, Tamatave), via le canal de Suez, avec une rotation d'une soixantaine de jours. « Soit un "transit time" de trente jours très compétitif pour Madagascar, île pour laquelle il n'existe pas de service direct aujourd'hui », confie Amaury Bolvin, administrateur de la première compagnie maritime de transport à la voile organisée en coopérative.

Marchés de niche

Créée en mai 2022 à Lorient, dans le Morbihan, Windcoop naît notamment du désir de créer une filière d'importation un peu plus vertueuse pour ramener de l'île rouge des denrées qui ne poussent pas sous nos latitudes, mais dont on imagine plus trop se passer : café, cacao, épices… C'est en tout cas cette démarche qui rassemble les trois cofondateurs : Matthieu Brunet, président de la société Arcadie importatrice d'épices bios et éthiques ; Nils Joyeux, président de Zéphyr et Borée (concepteur de navires décarbonés) ; et Julien Noé, président d'Enercoop.

Avec à la barre un chargeur-utilisateur, un expert de la décarbonation maritime et un autre de la mobilisation écocitoyenne, le projet coopératif cherche à explorer de nouvelles voies. « On parle de marchés de niche, pour des marchandises que l'on ne peut pas produire localement et que l'on doit importer, détaille Amaury Bolvin, qui assure également la direction générale de Zéphyr et Borée, dont il est cofondateur. Développer des lignes qui n'existent pas, ça nous permet de créer notre propre marché, avec une proposition de valeur sans véritable comparaison. En l'occurrence, on rejoint Madagascar à la vitesse de 8 nœuds, avec un meilleur "transit time" que ce qui existe actuellement, alors que l'on va deux fois moins vite que la moyenne de la vitesse mondiale des porte-conteneurs (16 nœuds). »

La majorité du trajet à la voile

Le projet ne pourrait être mené avec un bateau « trop gros par rapport à la taille du marché », poursuit l'entrepreneur. Le navire qui effectuera sa première rotation en 2026 devrait donc mesurer 90 m de long, pour une capacité d'environ 140 conteneurs vingt pieds (EVP), soit une capacité d'emport de 1 400 à 1 500 tonnes.

Finalement, 60 % du trajet seront effectués à la voile, la route choisie étant assez complexe en termes de navigation – davantage par exemple qu'une traversée transatlantique, où la part de la propulsion vélique monterait à 90 %. Le complément sera assuré par un moteur (diesel ou biocarburant). Adaptée à la navigation de plaisance, la piste de l'hydrogénération sous voiles a été étudiée, mais abandonnée car faisant « perdre de la vitesse et du rendement ».

Le navire sera équipé d'une grue pour être autodéchargeant et d'une surface de voiles de 1 500 à 2 000 m2 en équivalent voiles conventionnelles. Le design final devrait être connu après une phase d'étude détaillée confiée aux chantiers Piriou au terme d'un appel d'offres lancé auprès d'une douzaine de chantiers en Europe. L'entreprise de Concarneau (Finistère) a proposé « une offre compétitive » et elle détient « une expertise indéniable : c'est le chantier le plus avancé en matière de navires à voile, avec deux réalisations déjà, et trois bientôt ».

Lancement d'une collecte citoyenne

Si les résultats de cette première phase d'étude sont concluants, Windcoop passera commande et lancera la construction du navire au premier semestre 2024 – le chantier devrait durer entre dix-huit et vingt-quatre mois. La mise à l'eau s'effectuerait au premier semestre 2026.

Confidentiel à ce jour, un objectif de coût a été fixé à Piriou, qui devrait sous-traiter une partie de la construction à ses filiales. Le financement de ce premier bateau se fait par dette bancaire et apports de fonds propres (20 % au minimum) : pour compléter ces apports, la coopérative labellisée Esus (Entreprise solidaire d'utilité sociale) lance jusqu'à fin janvier une levée de fonds citoyenne de 1,5 million d'euros. Le ticket d'entrée s'élève à 100 euros pour la part sociale (même montant pour le titre participatif, mieux rémunéré que la part sociale, mais sans accès au droit de vote ni à la gouvernance). De cette façon, Windcoop compte faire passer de 1 200 à 2 000 le nombre de ses sociétaires.

En parallèle, sur le plan commercial, la coopérative s'active à porter le nombre de ses clients chargeurs à « une bonne quarantaine, même si les 27 actuels assurent déjà un bon taux de remplissage », précise Amaury Bolvin.

Réactions2 réactions à cet article

Tirer des bords dans le canal de Suez avec un cargo de 90 mètres de long, ça va être franchement sportif !

XOF | 23 novembre 2023 à 10h21 Signaler un contenu inapproprié

à noter aussi la construction du cargo Anemous (80 mètres)°, armé par Towt. La coquer construite en Roumanie vient d'arriver à Concarneau (29) pour être gréée par Piriou. Towt, l'armateur, a levé 50m€ et comte en lever 120 supplémentaire pour construire jusqu'à six bateaux. Un sistership d'Anemous est actuellement en construction sur le chantier vietnamien de Piriou.

XOF | 23 novembre 2023 à 12h07 Signaler un contenu inapproprié

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