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Climat : et si la lutte venait d'en bas ?

Quelles suites au protocole de Kyoto ? Actu-Environnement.com - Publié le 03/12/2012

Alors qu'au niveau inter-étatique les discussions piétinent, les citoyens et élus locaux, en prise directe avec les causes et les effets du changement climatique, agissent à leur échelle pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Quelles suites au protocole de Kyoto ?  |    |  Chapitre 9 / 9
Climat : et si la lutte venait d'en bas ?
Environnement & Technique N°320 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°320
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De petits pas en petits pas, les progrès des négociations internationales sur le climat paraissent bien en deçà des ambitions et de l'urgence à agir. Alors que la perspective d'un accord contraignant engageant de nombreux pays s'éloigne, et que les moyens de lutte contre le changement climatique, à l'échelle internationale, sont plus qu'incertains, à l'échelle locale, les choses bougent.

Car l'un des succès, si ce n'est LE succès du sommet de Copenhague de 2009, est d'avoir médiatisé l'enjeu climatique et de lui avoir donné un retentissement mondial. Ça et là, des initiatives émergent, plus ou moins ambitieuses, à plus ou moins grande échelle. Si elles n'occultent pas la nécessité d'un accord à l'échelle inter-étatique, ces initiatives montrent qu'il est possible d'agir, à tous les niveaux, et avec de vrais résultats.

Les citoyens passent à l'action

Au delà des actes individuels, se traduisant par des changements de comportement, de consommation et de modes de vie, les citoyens s'organisent collectivement en faveur du climat. Face aux schémas régionaux climat air énergie (SRCAE) qui déclinent à l'échelle régionale l'objectif des 3 x 20 à l'horizon 2020 (20% de réduction de gaz à effet de serre, 20% d'énergie renouvelable et 20% d'efficacité énergétique) et le facteur 4 à l'horizon 2050 (réduction des émissions de 75%), des ONG, comme Négawatt, mais aussi des collectifs citoyens, comme les Virages énergie, planchent sur des scénarios énergétiques bien plus ambitieux. Ils repensent l'ensemble des secteurs de la société, des transports à l'agriculture, en passant par l'industrie et l'habitat.

A moins grande échelle, le mouvement des Villes en transition, né au Royaume-Uni et débarqué en France il y a quelques années, vise à mettre fin à la dépendance au pétrole. Revivifier l'économie locale en privilégiant les approvisionnements de proximité mais aussi développer des sources locales d'énergie font partie des actions entreprises dans ces villes.

Ailleurs, des citoyens s'impliquent dans des projets participatifs dans le domaine des énergies renouvelables. Ce mouvement s'est institutionnalisé avec le lancement, en septembre 2011, du fonds d'investissement citoyen dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, Energie Partagée Investissement. Vingt projets sont aujourd'hui ouverts à souscription, représentant une production totale annuelle estimée à 156 GWh.

Quand les villes s'engagent

Au plus prêt des vulnérabilités, les villes disposent de compétences directement ou indirectement liées à la lutte contre le changement climatique : transport, aménagement, habitat… Elles sont donc en première ligne pour agir efficacement et s'organisent en réseau, au niveau européen ou mondial.

En novembre 2010, après l'échec de Copenhague et à l'occasion du sommet mondial des maires sur le climat, 138 villes s'engageaient avec le Pacte mondial des villes pour le climat. Fin juillet 2012, 170 villes, représentant 1,2 milliard de tCO2/an, ont inscrit dans le registre climat des villes plus de 300 actions dans le domaine de l'énergie et du climat, 280 inventaires d'émissions de gaz à effet de serre et 750 plans d'atténuation et d'adaptation. Un rapport annuel présentant les engagements et les résultats (à terme) est publié par le réseau, afin d'éviter le risque de greenwashing. Le pacte prévoit également la publication d'un indice climatique des villes carbone, calculé sur leurs engagements, leurs résultats et leurs actions.

A l'échelle de l'Europe élargie, plus de 4.000 collectivités se sont engagées, dans le cadre de la Convention des maires d'Europe, à atteindre voire dépasser l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20%. Elles s'engagent à soumettre un plan d'action en faveur de l'énergie durable. Pour l'heure, 1.918 plans ont été enregistrés, dont 480 ont été approuvés. Dans ce cadre, Paris, Berlin et Manchester se sont engagées à réduire leurs émissions d'ici 2020 respectivement de 25%, 40% et 41%. Quelques villes grecques et italiennes ambitionnent même une réduction de 100% de leurs émissions.

Une organisation équivalente existe aux Etats-Unis, rassemblant plus de 1.000 collectivités autour d'un objectif : réduire de 7% leurs émissions de CO2 d'ici 2020.

Enfin, le C40 cities regroupe 58 méga-agglomérations, dont Shanghai, Pékin, Moscou, Londres, Chicago, Sao Paulo, représentant 20% du PIB mondial et 14% des émissions mondiales de CO2. Elles se sont engagées à réduire de 1,3 milliard de tonnes leurs émissions d'ici 2030. "Avec les mesures déjà prises ou engagées, les villes du C40 villes sont sur une bonne voie pour réduire leurs émissions annuelles de 248 millions de tonnes d'ici 2020. Près de 5.000 actions ont été entreprises depuis 2005. Dans de nombreux cas, ces mesures ont été prises sans l'appui du gouvernement national", indiquait dans un communiqué, en juin 2012, le C40 cities.

Sophie Fabrégat

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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