« Nous devons apprendre à faire autant avec moins, a indiqué l'entourage de Christophe Béchu et Bérangère Couillard en amont de la réunion du ministre de la Transition écologique avec les préfets coordonnateurs de bassin, lundi 27 février au soir. Avoir un rapport à l'eau qui soit plus sobre. » Ce rendez-vous a pour but d'effectuer un point sur la situation rencontrée par chaque territoire, mais également disposer de « perceptions de terrain » sur les différents acteurs : industriels, agricoles et collectivités. Au vu des conditions rencontrées durant l'été 2022 et d'un automne et d'un hiver 2023 pas assez pluvieux, le ministre invitera les préfets à prendre les décisions « qui s'imposent ».
Car les représentants de l'État sont un des éléments importants du rouage prévu en juillet 2021 pour gérer les crises sécheresse. Les préfets coordonnateurs de bassin fixent en effet les conditions de déclenchement des alertes, les mesures de restriction par usage, par sous-catégorie d'usage et type d'activité en fonction du niveau de gravité, dans un arrêté d'orientations, pour le bassin. Ensuite, les préfets de département prennent les arrêtés de restrictions d'eau (une autre réunion avec ces derniers est prévue, le 6 mars). Le déclenchement de ces mesures repose sur plusieurs indicateurs : prévisions hydrométéorologiques, mesure des débits et cote piézométrique, mais également le suivi de petits cours d'eau en tête des bassins versants du dispositif Onde. L'intérêt de ces derniers est qu'ils sont plus réactifs aux conditions hydroclimatiques et donc permettent une plus grande anticipation. Pour mémoire, en mai 2022, 36 % des départements l'utilisaient comme outil de déclenchement de seuil et 41 % comme outil de diagnostic complémentaire.
Autre point abordé : la préparation des conventions de soutien d'étiage des barrages hydroélectriques. Ces derniers peuvent organiser des lâchers d'eau en été pour soutenir les débits des rivières. La réunion s'intéressera également à l'appui des préfets aux travaux d'interconnexions, des renforcements de capacités pour l'alimentation en eau potable.
Enfin, la question du pilotage et des remontées d'informations sera également abordée. Sur ce point, le retour d'expérience demandé à l'inspection générale sur la gestion de la crise sécheresse et les pistes d'amélioration devrait être remis dans les prochaines semaines.