Bio Intelligence Service, spécialiste des ACV, a conduit cette étude comparative en mars 2008. La méthode utilisée est conforme à la norme internationale ISO 14 004 : une contre-expertise de l'étude a été engagée par un Comité de revue critique, constitué de Olivier Labasse (délégué général du Conseil national de l'emballage), Yvan Liziard (expert ACV et ex-directeur des filières de recyclage d'Eco emballages et Grégoire Even (WWF).
Quatre étapes du cycle de vie des emballages ont été distinguées : la fabrication des matériaux de l'emballage (extraction, production et transport des matières premières), le remplissage et le conditionnement, la distribution des produits emballés et la fin de vie des emballages (collecte et traitement). Il s'agit de voir quelles sont les ressources consommées et les émissions associées à chacune de ces étapes, précise Aymeric Schulte, manager de Bio Intelligence Service.
Les données utilisées pour réaliser cette étude proviennent de Tretra Pak et de diverses bibliographies et banques de données croisées, pour les emballages concurrents. L'étude, basée sur les spécificités du contexte français en matière de gestion des déchets, s'appuie également sur des données de l'ADEME concernant les taux de recyclage, d'incinération et d'enfouissement des différents types d'emballages.
Cinq indicateurs d'impact environnementaux ont été sélectionnés : le réchauffement climatique, la consommation d'énergie d'origine non renouvelable, la consommation de ressources non renouvelables, l'acidification de l'air et l'eutrophisation.
Les résultats de cette analyse ont été classés selon les grands marchés de Tetra Pak : le lait en 1 l, le jus de fruit en 1 l et en 250 ml. Les produits font tous partie du marché de l'ambiant (non réfrigérés).
Pour la catégorie du lait en 1 l, les résultats font apparaître une meilleure performance des emballages Tetra Pak, sur les cinq indicateurs. Le conditionnement plastique PEHD nécessite davantage d'énergie (+95 %) et de ressources non renouvelables (+112 %) que le carton. Les taux d'acidification de l'air sont nettement supérieurs pour les emballages plastique (0,4 kg dioxyde de souffre eq pour Tetrapak contre 0,7 pour l'emballage plastique) alors que les taux d'eutrophisation (0,09 kg ion phosphate eq contre 0,10) sont quasiment similaires. Au total, une brique de lait Tetra Pak produit durant son cycle de vie 83 g de CO2, contre 143 g pour une bouteille en plastique PEHD.
Si les étapes de fabrication, de remplissage et de conditionnement des emballages carton obtiennent de meilleurs résultats que les emballages plastique, l'étape de la distribution est quasiment identique. En revanche la question de la fin de vie des emballages est favorable aux emballages plastique, ce qui s'explique, selon Bio Intelligence Service, par un meilleur tri des emballages plastique en France.
Pour la catégorie du jus de fruit 1 l, la brique Tetra Pak obtient également les meilleurs résultats. La bouteille en verre ressort comme la mauvaise élève de cette étude. Son impact sur l'environnement est plus important que celui des autres types d'emballages, qu'il s'agisse de la consommation d'énergie, de la consommation de ressources, d'acidification de l'air ou d'eutrophisation. A noter en revanche une meilleure performance de l'emballage plastique concernant l'acidification de l'air : - 22 % par rapport à la Tetra Brik.
Au total, la Tetra Brik génère 87 g de CO2 durant son cycle de vie, contre 129 g pour la bouteille plastique et 345 g pour la bouteille de verre.
Les résultats de la catégorie jus de fruit 250 ml vont dans le même sens.
Cette étude veut donc démontrer qu'un emballage fortement recyclé n'est pas pour autant celui qui possède la plus faible empreinte écologique. C'est davantage le matériau utilisé pour fabriquer l'emballage qui impacte l'environnement. Un résultat dont on comprend mieux qu'il soit mis en avant par le fabricant sachant que le verre est 100% recyclable alors que la séparation du carton, du polyéthylène et de l'aluminium des emballages Tetra Pak reste problématique. L'entreprise mène d'ailleurs des recherches afin de remplacer le polyéthylène par des biopolymères mais aussi afin de concevoir des emballages sans aluminium.
Ces conclusions incitent d'ailleurs officiellement Tetra Pak à poursuivre sa politique de certification des forêts exploitées pour la fabrication du papier afin de réduire l'impact environnemental de ses emballages. L'entreprise a déclaré vouloir faire passer de 30 % à 40 % d'ici 2009 la part de ses approvisionnements de pâte à papier certifiée FSC.
Pour aller plus loin, l'entreprise souhaite réduire sa consommation d'énergie et augmenter la part de consommation d'électricité verte.
Enfin, un effort particulier va porter sur l'augmentation du taux de recyclage de papier. En mettant en place des campagnes de sensibilisation, l'entreprise souhaite atteindre l'objectif d'un emballage carton recyclé sur 2 d'ici 2011 contre 1 sur 3 aujourd'hui.
* PEHD : polyéthylène à haute densité, PET : polyéthylène téréphtalate