Si les matériaux bio-sourcés ou géo-sourcés s'introduisent peu à peu dans les modes constructifs, il reste un travail essentiel à accomplir pour la filière. Selon Mariangel Sanchez, ingénieure en suivi des innovations à l'Agence qualité construction (AQC), rencontrée dans le cadre du salon Batimat 2022 (regarder la vidéo), il s'agit de « la structuration de la filière » autour d'une meilleure assurabilité de ces matériaux. « Il est essentiel quand on utilise des matériaux peu fréquents sur le terrain de se rapprocher de son assureur. »
En règle générale, l'assurance d'un professionnel passe par une garantie décennale apportée de facto par le respect de « techniques courantes » réalisées lors de la construction. Ces techniques s'appuient sur des référentiels techniques ou des documents techniques d'application, qui permettent aux professionnels de respecter des règles communes de conception, de dimensionnement et de mise en œuvre. Or, aujourd'hui, le nombre de matériaux bio-sourcés ou géo-sourcés pris en compte dans de tels avis (comme la paille de blé ou le béton de chanvre) reste limité. Autrement, les professionnels doivent passer par un modèle d'assurabilité s'appuyant sur des études de risque, plus contraignantes.
Si l'emploi de la plupart des matériaux bio-sourcés ou géo-sourcés est encore considéré comme une « technique non courante », c'est effectivement parce qu'ils présentent des facteurs de risques communs de dégradation : face à leur sensibilité organique à l'humidité et à leur combustibilité. Néanmoins, a attesté Mariangel Sanchez, « la plupart des désordres relèvent du non-respect des référentiels techniques qui existent déjà pour la paille ou le béton » et non d'opérations plus innovantes, non référencées. #BATIMAT2022