L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) indique ce mercredi 24 février sa décision d'"encadrer réglementairement" la poursuite du fonctionnement des évaporateurs assurant la concentration des produits de fission sur le site Areva de La Hague.
La raison de ce rappel à l'ordre ? Les derniers résultats des campagnes de mesure sur ces équipements, transmis par Areva en décembre 2015, montrent une corrosion de certains évaporateurs plus rapide que prévue. "Ces résultats sont de nature à remettre en cause à moyen terme la sûreté de l'installation", avertit le gendarme du nucléaire, précisant que la tenue de l'évaporateur le plus dégradé à la pression de ses circuits de chauffe pourrait être remise en cause dès 2018.
L'Autorité demande à l'exploitant de renforcer la surveillance de ces évaporateurs et d'installer des moyens supplémentaires (moyens d'isolement, détection avancée, etc.) permettant de limiter les conséquences d'une éventuelle fuite ou rupture. Elle indique qu'elle pourrait être conduite à imposer l'arrêt de l'installation en cas de détérioration excessive.
Ce n'est pas la première fois qu'Areva fait l'objet de rappels à l'ordre pour son site de La Hague. L'ASN l'avait mise en demeure en janvier 2013 de s'assurer de la conformité des équipements sou pression nucléaire (ESPN) avec les exigences réglementaires spécifiques. Areva avait alors complété de manière satisfaisante les dossiers d'exploitation et les programmes de suivi en service exigés par cette réglementation, indique l'Autorité.
Toutefois, la société n'ayant pas réalisé toutes les opérations d'inspections périodiques prescrites, l'ASN l'a de nouveau mise en demeure, en mai 2015, afin qu'elle se conforme à ses obligations réglementaires selon un calendrier défini.