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Actu-Environnement

Climat : les Hauts-de-France veulent impulser un changement d'échelle dans l'adaptation

La région Hauts-de-France est particulièrement vulnérable aux phénomènes du changement climatique, déjà visibles. Plusieurs acteurs se réunissent pour monter en compétence et déployer massivement des solutions.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat

"Le réchauffement climatique va beaucoup plus vite que prévu. Il ne se passe pas une année sans que l'on découvre un nouvel impact”, confie gravement Hervé Pignon, directeur de l'Ademe Hauts-de-France. Entre 1955 et 2016, les températures ont augmenté de 1,8°C en moyenne à Lille. La tendance d'augmentation par décennie (+0,29°C) est supérieure à la moyenne mondiale. Sur la même période, les précipitations ont crû de 13 % à Saint Quentin. “On observe un dérèglement des épisodes pluvieux, plus denses, concentrés en hiver et plus rares en été”, souligne Emmanuelle Latouche, directrice adjointe du Centre ressource du développement durable (1) (Cerdd). Le niveau de la mer s'est élevé, en soixante ans, de 9,5 cm à Dunkerque. Le changement se remarque également sur la faune et la flore. La feuillaison des hêtres et des chênes gagne un jour tous les trois ans…

Des communes très vulnérables

“La forte densité de population, les caractéristiques socio-économiques et son importante façade maritime font des Hauts-de-France l'une des régions les plus exposées au changement climatique selon un indicateur développé par l'Onerc [observatoire national sur les effets du réchauffement climatique]”, indique le Cerdd.

Plus de la moitié des communes sont exposées à des risques d'inondation, de coulées de boue, de sécheresse… Cela engendre déjà des impacts techniques (fissures des maisons), organisationnels (manque de personnel soignant pendant la canicule de 2003), sanitaires, agricoles (évapotranspiration accélérée), liste le directeur régional de l'Ademe. “Un centimètre d'élévation du niveau de la mer égale aussi un million d'humains qui migrent vers l'hémisphère nord”, ajoute Hervé Pignon. Une problématique qui touche particulièrement cette région, qui voit passer (ou rester) de nombreux migrants qui souhaitent traverser la Manche…

Face à ce constat, le Cerdd anime depuis cinq ans un réseau régional sur l'adaptation. Partage des connaissances scientifiques, des compétences et des bonnes pratiques y sont pratiquées afin de développer une culture commune. “Le sujet est pris en charge mais de manière trop rare par les territoires, regrette Emmanuelle Latouche. Nous souhaitons enclencher un changement d'échelle et une massification des solutions”.

Gestion des eaux pluviales et lutte contre les îlots de chaleur

Parmi les territoires pionniers, la métropole lilloise a planché sur le phénomène d'îlots de chaleur urbains (2) . “Il y a un différentiel de 10°C entre le centre de Lille, qui est très minéral, et les zones plus rurales, explique Christiane Bouchart, vice présidente de la métropole de Lille, en charge du développement durable. Il est important de réactiver le pouvoir rafraîchissant de la végétation”. La métropole veut développer 500 hectares d'espaces verts entre 2016 et 2020 et plus de 80 kilomètres de voies vertes. “Nous voulons renaturer un certain nombre d'espaces et préserver la périphérie à travers un projet agroalimentaire”, ajoute l'élue. Le territoire porte également une stratégie de reboisement et de lutte contre l'artificialisation des sols pour protéger les champs captants et la ressource en eau. Elle met en place une gestion durable des eaux pluviales avec des noues, ou des parkings enherbés qui permettent l'infiltration de l'eau…

La systématisation des techniques alternatives de la gestion des eaux pluviales, c'est aussi ce que veut le Grand Douaisis pour toute nouvelle opération d'aménagement . “Les épisodes pluvieux deviennent très intenses. Or, la capacité actuelle de nos réseaux d'assainissement n'est pas adaptée”, explique Capucine Leclercq, responsable du pôle climat de ce syndicat mixte, qui regroupe 65 communes de quatre intercommunalités. Cette généralisation est inscrite dans le schéma de cohérence territoriale (Scot) et devra être reprise dans les plans locaux d'urbanisme.

Le Plan climat air énergie territorial (PCAET), en cours d'élaboration, prévoit aussi de préserver les ressources naturelles pour favoriser l'adaptation mais aussi la séquestration carbone. Le territoire souhaite devenir neutre en carbone d'ici 2050.

1. Groupement d'intérêt public piloté par la Freak, le Conseil régional, l'Ademe, plusieurs collectivités locales, des associations et des entreprises des Hauts-de-France2. Consulter notre dossier consacré aux îlots de chaleur urbains
https://m.actu-environnement.com/dossiers/ilots-chaleur/risque-canicule-politiques-urbaines-evoluent.php

Réactions1 réaction à cet article

Lillois depuis plus de vingt ans, je confirme par empirisme ce qui est dit plus haut. Les températures s'affolent, dépassant les vingt degrés en octobre 2018 ou en février 2019... La sécheresse a même touché le département l'été dernier. Et on est loin d'une "anomalie statistique".
C'est inquiétant, et j'espère vraiment que le territoire parviendra à s'adapter à ce changement rapide.

Matthieu F. | 04 mars 2019 à 10h26 Signaler un contenu inapproprié

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