Les ministères de la Transition écologique et du Logement soumettent à la consultation du public (1) , jusqu'au 10 juillet, les deux projets de décrets réformant les diagnostics de performance énergétique (DPE). Pour rappel, la loi Élan de novembre 2018 (article 179), prévoit initialement à compter du 1er janvier 2021, que le DPE soit opposable, annexé aux transactions et aux baux immobiliers. Toutefois, l'entrée en vigueur de l'opposabilité du DPE a été reportée « au plus tard au
L'un des deux décrets (2) confirme la réforme prévue par la loi Élan sans préciser pour autant la date d'application en 2021. Le texte réaffirme aussi les mesures prises par la loi Énergie-climat du 8 novembre 2019, relatives à l'affichage des informations énergétiques dans les annonces et les baux immobiliers. Ainsi, à partir du 1er janvier 2022, la réalisation d'un audit énergétique sera obligatoire en cas de mise en vente ou en location d'une « passoire thermique » (actuellement étiquetée énergie F et G par le DPE). Dès 2022, les annonces et les baux immobiliers devront indiquer l'obligation de ne pas dépasser ce seuil de consommation, et les actes devront déjà afficher l'obligation de travaux exigée aux propriétaires de passoires.
À partir du 1er janvier 2028, la loi Énergie-climat oblige les propriétaires de passoires énergétiques à réaliser des travaux afin d'atteindre au minimum la classe E du DPE (soit pas plus de 330 kWh/m2/an d'énergie primaire). À cette date, le non-respect de cette obligation de travaux sera mentionné dans toutes les publicités relatives à la vente ou à la location, ainsi que dans les actes de vente ou les baux concernant le bien. Cette obligation est repoussée à 2033 pour les copropriétés en difficulté. Le projet de décret ajoute aussi l'obligation d'afficher, dans les annonces immobilières, l'étiquette climat (performance selon la classe d'émission de gaz à effet de serre) en plus de celle relative à la performance énergétique. Un arrêté viendra préciser les mentions exactes qui devront figurer dans les annonces immobilières ainsi que le seuil du logement « passoire énergétique ».
Le nouveau DPE prendra en compte les consommations pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire, le refroidissement, l'éclairage et les auxiliaires de distribution, de génération et de ventilation. Il inclura aussi la dimension « confort d'été » du logement, la production d'énergie renouvelable et le montant des dépenses énergétiques théoriques annuelles.
Évolution de la durée de validité des DPE
Le second projet de décret (3) fixe une durée de validité générale de dix ans des DPE. Les diagnostics les plus anciens, réalisés jusqu'au 31 décembre 2017, deviennent « caduques » au plus tard au 1er janvier 2023. Les DPE les plus récents, réalisés depuis le 1er janvier 2018, demeurent valables jusqu'au 31 décembre 2024.
Les parties prenantes ont été concertées, de mars à fin avril dernier, par les ministères, sur le projet d'arrêté qui devra préciser le mode de calcul des étiquettes énergie et climat, l'affichage prévu en énergie finale du DPE, et la prise en compte des nouveaux usages ou des équipements. Les logiciels seront mis à jour par les éditeurs qui incluront la nouvelle méthode de calcul du DPE.