Le Conseil général à l'environnement et au développement durable (CGEDD) a rendu public ce mardi 5 avril son étude sur les différentes alternatives existantes pour le développement aéroportuaire du Grand-Ouest. Cette mission lui avait été confiée par la ministre de l'Environnement le 13 janvier dernier.
Ségolène Royal demandait aux hauts fonctionnaires de son ministère de présenter les avantages et inconvénients des différentes options envisagées. "Parmi ces options devront être inclus, outre le projet de Notre-Dame-des-Landes, le développement des infrastructures des aéroports existants (Nantes Atlantique, Saint-Nazaire, Rennes-Saint-Jacques)", indiquait la ministre.
Les solutions non nantaises sont très vite évacuées par les auteurs du rapport. "Les différents scénarios étudiés se résument, après analyse critique, en un choix entre une modernisation de Nantes Atlantique et un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes redimensionné à une seule piste, au lieu des deux prévues", conclut l'étude.
Le projet Notre-Dame-des-Landes surdimensionné
Les hauts fonctionnaires estiment que l'agrandissement et la rénovation des installations actuelles de Nantes Atlantique constituent une solution possible pour accompagner la hausse du trafic, dont ils estiment qu'il atteindra 5 millions de passagers vers 2020 et 6 millions vers 2025. D'autant plus, que les procédures d'atterrissage permettant de limiter le bruit n'ont pas été mises à jour conformément aux dernières recommandations de l'OACI. Mais, en même temps, le rapport conclut que "les questions de bruit resteraient très prégnantes".
Quant à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), la mission le qualifie de "compromis acceptable" mais juge le projet surdimensionné en l'état actuel. "Son redimensionnement à la baisse permettrait de réduire la consommation d'espace d'environ 200 hectares et de réduire en conséquence l'importance des mesures compensatoires", juge le CGEDD. Sa proposition ? Une seule piste de 2.900 mètres en lieu et place d'un projet à deux pistes de 3.600 mètres chacune.
La pertinence du transfert validée selon Manuel Valls
Pas sûr que l'alternative proposée par le CGEDD permette de faire avancer les choses puisqu'elle laisse ouverte les deux options qui cristallisent les positions depuis des mois. Les premières réactions des pro et des anti semblent le prouver. Ce rapport "valide la pertinence du transfert de l'aéroport de Nantes sur le site de Notre-Dame-des-Landes", conclut ainsi le Premier ministre dans un communiqué, estimant qu'il constituera une contribution utile pour éclairer les citoyens appelés à se prononcer sur le projet de transfert "lors du référendum local, qui aura lieu en juin prochain".
"Le gouvernement vient d'essuyer un nouveau désaveu", réagit au contraire Europe Ecologie Les Verts (EELV). "Ce rapport d'experts vient (...) conforter l'alternative proposée depuis des années par les opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à savoir l'optimisation de l'aéroport de Nantes Atlantique, option qui préserve les terres agricoles et la biodiversité", ajoute le parti écologiste.
En tout état de cause, si l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes devait se faire, sa taille devrait être considérablement réduite par rapport au projet actuel. Du moins dans un premier temps à en croire le Premier ministre. "La mission a étudié, en complément, une variante qui consisterait à ne réaliser, dans un premier temps, qu'une seule des deux pistes. Le rapport ne se prononce pas sur la faisabilité juridique de cette hypothèse", estime Manuel Valls.