"Dix-huit milliards d'euros de contrats, c'est de l'emploi, de la croissance et surtout des perspectives d'ampleur pour les années qui viennent", s'est félicité François Hollande, mercredi 26 mars à l'occasion de la visite d'Etat de Xi Jinping, président de la République populaire de Chine. Une cinquantaine d'accords commerciaux seront ainsi signés durant ces 4 jours.
Projets d'efficacité énergétique
Pour ce qui concerne plus particulièrement l'environnement, GDF Suez a signé, à cette occasion, un accord de coopération avec son partenaire chinois Beijing Enterprise Group (BEG). Ce dernier prévoit notamment la construction d'une centrale de production d'énergie de trigénération développée conjointement dans le Changping (quartier de Pékin, en Chine).
Les deux industriels vont également lancer une étude sur les technologies de pointe dans le domaine du stockage de gaz naturel. "Des capacités accrues et flexibles de stockage sont nécessaires dans le basculement de l'utilisation du charbon vers le gaz dans la capitale chinoise pour y améliorer rapidement la qualité de l'air", a estimé GDF Suez, selon l'AFP.
Le nombre de clients potentiels du gaz serait estimé à 25 millions de personnes à Pékin.
Gestion des déchets dangereux
La filiale de Suez environnement, Beijing Enterprises SITA Environmental Services Limited, assurera la réalisation et la maintenance de l'unité de traitement des déchets dangereux de Hengyang, deuxième plus grande ville de la province du Hunan, en Chine.
Elle sera également impliquée dans le projet de l'usine de traitement et de valorisation énergétique de déchets dangereux de Haidan (quartier dans le nord-ouest de Pékin). 29.000 tonnes de déchets dangereux et médicaux y seront traités chaque année, selon l'AFP.
Enfin, Degrémont, la filiale spécialisée dans le traitement de l'eau de Suez environnement, participera à la réalisation d'un projet de dessalement d'un million de mètres cubes d'eau par jour pour alimenter la ville de Pékin.
Par ailleurs, cette visite a donné l'occasion à Areva de signer avec la compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC) un accord spécifique pour la poursuite du projet d'usine de traitement-recyclage des combustibles usés. "Les négociations vont entrer dans leur phase commerciale", selon un communiqué d'Areva.
Toujours selon le groupe français, les deux groupes envisageraient également d'élargir leur coopération au support des opérations et à la maintenance de cette future usine ainsi qu'à la chaîne logistique des combustibles usés.
Deux autres accords de coopération visent un développement des opportunités de coopération dans l'ensemble des domaines d'activité du nucléaire civil, dans le cycle du combustible comme dans les réacteurs et les services mais également la création d'une co-entreprise dans le domaine des systèmes de contrôle-commande numérique de sûreté pour les centrales nucléaires (avec l'objectif d'équiper en priorité le marché chinois).
Une coopération sur l'ensemble du cycle nucléaire
Par ailleurs, dans leur déclaration conjointe, Xi Jinping et François Hollande ont indiqué vouloir poursuivre la coopération sino-française sur l'ensemble du cycle nucléaire.
Ce qui sous-entend, selon leur déclaration commune : l'amélioration de la sûreté des centrales nucléaires en service et en construction, une usine de traitement / recyclage des combustibles usés, continuer la réalisation conjointe de deux réacteurs de type EPR sur la centrale nucléaire d'Hinckley Point (dans le Somerset, au sud-ouest de l'Angleterre) et de nouveaux projets électronucléaires au Royaume-Uni, l'exploitation minière d'uranium naturel à l'étranger, ainsi que la construction des tranches EPR 1 et 2 de Taishan (sud de la Chine) tout cela "dans le cadre agréé par les gouvernements, dans le strict respect des plus hauts standards de sécurité, de sûreté et de protection de l'environnement, la coopération sur l'ensemble du cycle nucléaire, y compris l'amélioration de la sûreté des centrales nucléaires en service et en construction".
S'opposer à toute forme de protectionnisme
Xi Jinping et François Hollande ont également assuré souhaiter "promouvoir ensemble une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie mondiale, œuvrer pour un système commercial ouvert et fondé sur des règles, et s'opposer à toute forme de protectionnisme".
Hasard du calendrier, en parallèle à cette visite chinoise, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a justement estimé, mercredi 26 mars, que les quotas chinois concernant l'exportation des terres rares, n'étaient pas justifiés. L'Union européenne, le Japon et les Etats-Unis avaient en effet déposé une plainte à ce sujet en 2012.
Les deux présidents ont enfin rappelé leur soutien à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement et souhaité renforcer la concertation dans le domaine du changement climatique. Ainsi, ils s'efforceront "d'obtenir lors de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21) l'adoption d'un protocole, un autre instrument juridique ou un texte convenu d'un commun accord, ayant valeur juridique applicable à toutes les parties au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et la hausse de la température globale".
Les deux présidents veilleront également à renforcer la coopération bilatérale dans le domaine du développement urbain durable et poursuivront le projet pilote à Wuhan et à mettre en œuvre les projets d'éco-quartiers à Shenyang et à Chengdu.