Comment participer, en tant que citoyen, à la transition énergétique ? À l'occasion des premières assises des énergies citoyennes, organisées ce mardi 10 décembre à Montpellier (Hérault), l'Ademe publie un avis (1) sur les projets participatifs. Ils sont de deux types : d'une part, les projets portés par les citoyens ou les collectivités locales, d'autre part les projets portés par des opérateurs privés qui font appel au financement participatif. La différence entre les deux ? La gouvernance. Les seconds projets, « une fois terminées les étapes de développement (étude de faisabilité réalisée et permis obtenu), ouvrent simplement leur financement en proposant à des particuliers de prêter leur argent via des plateformes de crowdfunding », indique l'Ademe. Les premiers laissent plus de place à la décision locale : « Les projets EnR à gouvernance locale sont des projets dans lesquels les collectivités et/ou les citoyens sont actionnaires et participent à la gouvernance. Le plus souvent, on parle de "gouvernance locale" dès lors que les collectivités et les citoyens exercent un contrôle effectif sur le projet, c'est-à-dire qu'ils détiennent au moins 40 % des droits de vote sans qu'aucun autre actionnaire ne détiennent de fraction supérieure », indique l'Ademe. Il s'agit, dans l'idéal, de favoriser une co-construction du projet entre collectivités, habitants et développeurs.
11 000 citoyens impliqués dans des projets
En 2019, 110 projets citoyens à gouvernance locale fonctionnent, pour 148 MW installés, précise l'Ademe. Treize projets éoliens, 86 projets photovoltaïques et quelques installations de méthanisation, de petite hydraulique et de chaufferies biomasse. « En plus de ces projets en fonctionnement, près de 125 supplémentaires (222 MW) sont à l'étude. Au total, c'est environ 11 000 citoyens qui seraient impliqués dans tous ces projets ».
Malgré tout, ils représenteraient moins de 1 % du parc électrique renouvelable en fonctionnement. Ceux ouverts au financement participatif sont bien plus nombreux : entre 2016 et 2018, ils représentaient plus d'un tiers des nouveaux projets renouvelables.
Crowfunding : mobiliser massivement l'épargne des ménages
Le crowdfunding implique le citoyen sur une courte durée. « Il s'agit habituellement d'un contrat financier de prêt ou obligation d'une durée de deux à cinq ans, assorti d'un taux d'intérêt brut généralement compris entre 2 % à 6 % ». Les participations se situent entre 10 et 2 000 €. « C'est un levier important dans le soutien de la transition énergétique des territoires qui permet de flécher, de manière transparente, l'épargne locale vers des projets vertueux », analyse l'Ademe. L'épargne des Français représentait, en 2018, 1 312 milliards d'euros (comptes courants des ménages, livrets A, livrets de développement durable…). Le gisement est donc énorme. « Pour passer à une massification du dispositif en lien avec les objectifs de développement des EnR, la distribution de tels produits localisés par les banques de détail pourrait permettre d'accompagner un plus grand nombre de projets, tout en fléchant les revenus de ces placements à la maille du territoire ». La tendance semble enclenchée : récemment, plusieurs banques se sont engagées avec une plateforme de financement participatif pour proposer ces produits à leurs clients.