Des alternatives aux néonicotinoïdes existent pour la plupart des usages, souligne l'Anses. Cependant, il faut accélérer la mise à disposition opérationnelle des solutions non chimiques et soupeser les risques des alternatives chimiques.
"Pour une majorité des usages des produits phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes, des alternatives (chimiques et non chimiques) suffisamment efficaces, et opérationnelles ont pu être identifiées", souligne l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), dans son avis final publié le 30 mai. "En revanche, il n'a pas été possible d'identifier des substances ou familles de substances chimiques qui présenteraient de façon globale un profil de risque moins défavorable que les néonicotinoïdes", ajoute-t-elle. Sur les 130 usages des néonicotinoïdes étudiés, six ne rencontrent aucune alternative suffisamment efficace et huit reposent sur une alternative chimique, appartenant à la même famille de substance, les pyréthrinoïdes. Le fait de réduire le nombre de substances actives utilisables risque de poser des problèmes d'approvisionnement, mais surtout de résistance chez les ravageurs cibles et non cibles, relève l'Anses. Et ces produits alternatifs ne sont pas exempts de risques, sanitaires ou environnementaux.
Cet avis final est essentiel pour la mise en œuvre de l'interdiction des néonicotinoïdes, prévue par la loi biodiversité à compter du 1er septembre 2018. En effet, des dérogations pourront être accordées jusqu'au 1er juillet 2020 en cas d'alternative non crédible. Afin d'éclairer la décision politique, l'Anses a produit, pour chaque usage autorisé des néonicotinoïdes et leurs alternatives, des indicateurs de risque pour la santé et l'environnement.
Lutte culturale et médiateurs chimiques
Dans 78% des cas analysés, au moins une solution alternative non chimique existe. "En l'état actuel des connaissances, les méthodes non chimiques apparaissant comme les plus aptes à remplacer immédiatement, efficacement et durablement les néonicotinoïdes sont la lutte biologique, la lutte physique par application d'une couche protectrice (huile de paraffine, argile…), et la lutte par confusion sexuelle, lorsque ces méthodes sont d'ores et déjà disponibles en France ou aisément transférables", indique l'Agence. Dans dix cas, ces alternatives non chimiques sont "suffisamment efficaces et opérationnelles".
En revanche, pour les autres usages, difficile d'anticiper les impacts de l'interdiction des néonicotinoïdes sur la production. L'Anses recommande donc d'accélérer la mise à disposition d'alternatives efficaces et respectueuses de la santé et de l'environnement. "Si des méthodes non chimiques pour le contrôle des insectes ravageurs sont ou ont été à l'étude dans les instituts de recherche ou les instituts techniques du monde entier, leur potentielle efficacité et leurs modalités d'application pratique ne permettent pas encore de les rendre immédiatement opérationnelles".
Les méthodes de lutte culturale reposent quant à elles sur une "reconception plus ou moins profonde des systèmes de cultures", via la diversification, l'usage de plantes de service, de bordures… Elles requièrent également la mise en place de stratégies à l'échelle de la parcelle, de ses abords mais aussi à l'échelle territoriale.
"Le recours aux médiateurs chimiques, notamment produits par les plantes (ex. répulsifs) paraÎt très prometteur. Le recours aux auxiliaires des cultures (parasitoïdes ou prédateurs) représente également une source de solutions dans plus de 20% des usages étudiés, particulièrement pour les cultures sous abri. D'autres font l'objet de recherche et conviendraient d'être rapidement développées", estime l'Anses.
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Note Consulter l'avis final de l'Anses sur les risques et bénéfices relatifs des alternatives
aux produits phytopharmaceutiques
comportant des néonicotinoïdes Plus d'infos
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