L'ONG dénonce une incompatibilité entre les objectifs fixés par les dirigeants mondiaux afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les financements dans les fossiles, le transport routier et aérien par les institutions financières internationales (IFIs) dont ils sont les actionnaires. Les politiques d'investissement de la Banque mondiale et la BEI sont décidées par les mêmes Etats dont les dirigeants enchaînent les déclarations pour la lutte contre les changements climatiques (…) Ce double discours est inacceptable : les promesses de réduction d'émissions de CO2 ne seront jamais tenues en continuant à extraire et brûler les sources d'énergie fossiles pour alimenter notre surconsommation, s'est indignée Anne-Sophie Simpere, chargée de campagne Finance publique aux Amis de la Terre dans un communiqué.
Selon l'ONG, la Banque mondiale aurait financé entre 1997 et 2007, des projets fossiles qui émettront 26 milliards de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie, soit 47 fois les émissions annuelles de la France. D'après les Amis de la Terre, elle aurait doublé ses financements aux fossiles en 2008, et augmenté son soutien au charbon de 256% entre 2007 et 2008, tandis que les énergies renouvelables n'auraient représenté que 16% de ses investissements énergétiques pour atteindre 476 millions de dollars en 2007. En 2008, la Banque mondiale aurait investi environ un milliard de dollars dans des projets charbon.
De son côté, la Banque européenne d'investissement aurait investi ces cinq dernières années, quatre fois plus d'argent dans les énergies fossiles que dans le solaire, l'éolien et le bois-biomasse réunis, et accordé des millions d'euros de prêts à l'aviation et au transport routier. En 2007, la BEI aurait ainsi investi plus de 3 milliards d'euros dans les fossiles. Des dizaines de nouveaux gazoducs seraient en projet en Europe centrale et orientale et en Asie centrale tandis qu'en Afrique, un gigantesque pipeline transsaharien devrait être développé prochainement, selon l'ONG.
Les Amis de la Terre demandent à la France d'exiger que ces institutions publient les émissions de gaz à effet de serre induites par les projets qu'elle financent, adoptent des objectifs contraignants de réduction de ces émissions et arrêtent tout soutien aux énergies fossiles et à l'aviation.
Article publié le 22 septembre 2009