Un secteur énergivore
Rappelons que la consommation énergétique des bâtiments d'hébergement est supérieure à 40 TWh, ce qui constitue près de 20 % de la consommation énergétique totale des bâtiments de type tertiaire, évaluée à 220 TWh. Ces bâtiments sont à la fois caractérisés par des besoins importants d'énergie, notamment en matière de chauffage, d'eau chaude sanitaire et pour certains, de climatisation lorsque leurs locaux sont occupés. De plus, la demande en énergie varie fortement puisque les besoins peuvent être très fortement réduits en cas d'inoccupation.
Le secteur des bâtiments d'hébergement constitue donc un enjeu majeur pour remplir les objectifs décidés lors du Grenelle de l'Environnement d'ici 2050. C'est pourquoi dans le cadre de quatrième appel à projet, la fondation Bâtiment-Energie a décidé de soutenir financièrement les projets de recherche ADORER et REPA-F4 visant à atteindre des consommations énergétiques annuelles divisées par 4 ou inférieures à 80 kWh/m2/an après travaux des bâtiments d'habitat communautaire.
Améliorer la consommation énergétique des bâtiments d'habitat communautaire
La fondation Bâtiment-Energie rappelle que la consommation énergétique des bâtiments d'habitat communautaire est actuellement de 9 TWh par an en énergie finale. Le parc de ces bâtiments représente 55,3 millions de m². Leur consommation unitaire annuelle moyenne d'énergie, toutes énergies confondues, est de 163 kWh/m2/an, dont 126 kWh/m2/an pour le chauffage et 37 kWh/m2/an pour les autres usages.
Le projet ADORER (ADOma Réhabilitation Energétique des Résidences) coordonné par ADOMA (ex SONACOTRA), vise à élaborer une démarche et à proposer des solutions et outils opérationnels pour une stratégie durable de réhabilitation énergétique de son patrimoine constitué de 450 résidences sociales et foyers totalisant 73.000 logements.
De son côté, le projet REPA-F4 ( REhabilitation des Etablissements pour Personnes Agées et Facteur 4), coordonné par l'Université Technologique de Compiègne (UTC), se fixe pour objectif d'évaluer les performances énergétiques des maisons de retraite du SYNERPA (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées). Face à l'expansion croissante que va connaître le secteur avec l'augmentation de l'espérance de vie, le projet entend définir des solutions de réhabilitation extrapolables à l'ensemble des maisons de retraite françaises qui représentent un total de 432.800 lits pour environ 100.000 édifices. Au-delà d'une réduction des consommations énergétiques pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire, l'objet de REPA-F4 est d'élaborer une démarche ''beaucoup plus globale'' dans le but de parvenir au facteur 4.
Pour mener à bien leur projet, les deux groupements retenus recevront une aide de plus de 600.000 € de la part de la fondation. Avec ces deux nouveaux projets de recherche, la Fondation Bâtiment-Energie soutient, depuis sa création en 2005, onze projets de recherche mis en œuvre par des acteurs du secteur du bâtiment, pour un montant total d'aide de 5,2 millions d'euros.
Rappelons qu'en France, le bâtiment consomme actuellement environ 68 millions de tonnes d'équivalent pétrole, soit 42,5% de l'énergie finale totale et génère 123 millions de tonnes de CO2, soit 23% des émissions nationales. Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, l'État se fixe comme objectif de réduire les consommations d'énergie du parc des bâtiments existants (240 kWh/m2/an en moyenne actuellement), de 12 % en 2012 (210 kWh/m2/an en moyenne), de 38 % en 2020 (150 kWh/m2/an en moyenne), et 70 à 80 % en 2050 (50 à 70 kWh/m2/an en moyenne).
Contrairement aux années précédentes, la Fondation Bâtiment-Energie n'envisage pas de lancer un nouvel appel à projets.
* La Fondation de recherche Bâtiment-Energie a été créée en 2005 par quatre acteurs majeurs du secteur du bâtiment et de l'énergie - ArcelorMittal, EDF, GDF SUEZ et Lafarge - à l'initiative de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) et du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment).