Lors d'un déjeuner informel des ministres européens de l'énergie à Dublin, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a annoncé puis twitté le 23 avril que la France soutiendrait un triple objectif "contraignant" de développement des énergies renouvelables, d'efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030, s'est félicitée l'ONG Greenpeace dans un communiqué.
Delphine Batho avait déjà confirmé que la France soutiendrait l'objectif de réduction de 40% des émissions de GES d'ici à 2030 proposé par la Commission européenne le 27 mars dernier, dans son livre vert sur le cadre des politiques climatique et énergétique de l'UE d'ici cette échéance. Le livre vert est actuellement soumis à la consultation des parties prenantes (Etats, députés, industriels, organisations non gouvernementales...) jusqu'au 2 juillet pour formuler des propositions plus concrètes d'ici la fin de l'année 2013. Le document suggère également une part d'environ 30% de renouvelables.
"La France prendra toute sa part dans ce débat", avait déclaré la ministre le 27 mars dans un communiqué, en "saluant" la publication du texte. "Le président de la République, dès la Conférence environnementale de septembre 2012, s'est prononcé en faveur d'objectifs européens ambitieux : -40% (de GES) en 2030 et -60% en 2040. Cette ambition est nécessaire pour faire face au défi du réchauffement climatique, mobiliser les investissements technologiques indispensables et pour que l'Union européenne reste à l'avant-garde de la transition environnementale", avait-elle réitéré.
Greenpeace a salué "cette déclaration à la tonalité ambitieuse de la ministre (…), première annonce volontariste depuis le début du débat national sur la transition énergétique". Mais l'ONG demande "maintenant au Président de la République de confirmer l'annonce de Delphine Batho et d'aller plus loin que cette déclaration d'intention en précisant le niveau d'ambition et de contrainte de ces trois objectifs". Pour l'association, des objectifs "contraignants" de 45% d'énergies renouvelables et d'au moins 55% de réduction des émissions de GES domestiques d'ici 2030 "sont atteignables mais avant tout indispensables pour faire face aux crises climatique et énergétique."
La position française "permettrait de créer une dynamique positive" au sein de l'Union européenne alors que six pays d'Europe centrale et orientale (Roumanie, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, Pologne) déclaraient "récemment être opposés à l'idée même de fixer des règles juridiques de nature obligatoire sur l'énergie et le climat pour 2030", souligne Greenpeace.