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Actu-Environnement

À Montpellier, la gratuité des transports génère une forte hausse de leur fréquentation

Transport  |    |  N. Gorbatko

En mettant en place la gratuité de ses bus et tramways pour les 500 000 habitants de ses 31 communes, en décembre 2023, la métropole de Montpellier espérait augmenter de 20 % la fréquentation de ses lignes. Cinq mois plus tard, la collectivité enregistre une hausse encore plus importante des usages des transports en commun sur son périmètre (23,7 %). Une croissance de la fréquentation également constatée en heures creuses et qui n'a pas impacté la pratique du vélo, en hausse, ni celle du covoiturage, assure-t-elle.

Si elle n'est pas la première à avoir fait ce choix, puisque Dunkerque ou Niort l'ont devancé de quelques années, Montpellier métropole est la plus importante en Europe à avoir sauté le pas. En pleine expansion, elle voit en effet parallèlement s'intensifier les flux en direction de son centre : chaque jour, 140 000 véhicules entrent et sortent désormais de son périmètre. Cette gratuité des transports en commun a vocation à ralentir cette évolution. Elle s'accompagnera en 2025 de la construction d'une nouvelle ligne de tramway (ligne 5), de l'extension de la ligne 1 et de la création d'une offre de bus à haut niveau de service desservant les cinq lignes grâce à 70 bus électriques.

Évalué à près de 30 millions d'euros par an, le coût de cette gratuité devrait être compensé par une économie de 1,5 million résultant de la suppression des deux tiers des distributeurs de billets, mais surtout par l'augmentation du versement mobilité des employeurs, de plus en plus nombreux sur le territoire.

Aujourd'hui, en France, plus de 300 communes sont concernées par ce type de dispositif sur 44 réseaux. Le concept ne fait pas l'unanimité. Certaines autorités organisatrices de la mobilité (AOM), d'ailleurs rejointes par l'Union des transports public (UTP) ou la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), le jugent ainsi responsable d'une perte de capacités d'investissement trop forte, voire d'un risque de transfert de ces coûts vers les contribuables. Elles craignent aussi une chute de la fréquentation à plus long terme. Une étude de l'Observatoire des villes du transport gratuit menée avec l'Ademe à Dunkerque, et publiée en juin 2023, montre au contraire que les trois quarts des automobilistes de ce territoire sont devenus des usagers plus réguliers de ces transports grâce à leur gratuité.

Réactions3 réactions à cet article

Très bien.
J'ajoute que la ville de Châteauroux (Indre) a mis en place la gratuité des transports dès le début des années 2000, pérennisé ensuite par Châteauroux métropole. Comme cela fait près de 25 ans que dure le dispositif (sauf erreur de ma part), on peut dire que le plan de financement est robuste.

Pégase | 21 mai 2024 à 08h29 Signaler un contenu inapproprié

On est bien d'accord, la gratuité a un coût : que le contribuable civil ou employeur (versement mobilité) accepte de payer des impôts..... c'est généralement sur ce point que les choses se gâtent, entre écologie théorique et écologie pragmatique.

nimb | 22 mai 2024 à 08h31 Signaler un contenu inapproprié

Je précise que, concernant l'exemple de Châteauroux, la gratuité de transports financée par le versement mobilité des entreprises de l'agglo a été mise en place par l'alors fraîchement élu sénateur-maire UMP, qui était aussi président de la CCI. Autant dire que pour lui, l'écologie, qu'elle soit théorique ou pragmatique, était le cadet de ses soucis : il s'agissait avant tout d'un coup politique (il avait battu le député-maire PS, lui aussi complètement allergique à l'écologie... sauf en période électorale, bien évidemment !). Mais peu importe la tambouille, le résultat est là.

Pégase | 22 mai 2024 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

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