En 2021, sur les 345 térawattheures (TWh) d'énergies renouvelables produites en France, 36 % provenaient de la valorisation thermique du bois (ou bois-énergie). « Elle est la première énergie renouvelable en France mais elle est encore la moins connue », a souligné Clarisse Fischer, déléguée générale du Comité interprofessionnel du bois-énergie (CIBE), lors du salon Pollutec à Lyon, en octobre dernier.
Le bois-énergie s'appuie sur des plaquettes, des bûches ou des granulés issus des résidus ligneux de la gestion sylvicole ou paysagère. « Le bois qui ne peut être recyclé peut aussi être valorisé énergétiquement. » Près des trois-quarts du bois-énergie consommés en France finissent dans un poêle à bois domestique. Du reste, deux-tiers se destinent à un usage industriel, majoritairement en autoconsommation de la part des entreprises de la filière.
Selon Clarisse Fischer, le nouvel usage en cours de développement concerne l'approvisionnement des réseaux de chaleur. « C'est d'autant plus important dans les territoires ruraux, en proximité des forêts, comme le bois se transporte très mal. C'est en cela un atout majeur pour la décarbonation de la chaleur. » La filière compte aujourd'hui 7 000 installations pour environ 50 000 emplois.
Néanmoins, comme le rappelle l'Agence de la transition écologique (Ademe) dans un récent avis (1) sur le sujet, le bois-énergie peut contribué à la pollution de l'air. Sa combustion reste en effet « la principale source des émissions annuelles de particules fines PM2,5, à hauteur de 64 % » malgré le renouvèlement d'anciens équipements. En fin de compte, « plusieurs études scientifiques montrent que la contribution du bois-énergie à l'atténuation du changement climatique dépend du type de ressource utilisée et des pratiques forestières. Selon les pratiques, le bilan carbone du bois énergie peut s'améliorer ou se dégrader. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, le bilan carbone reste bien meilleur que celui des énergies fossiles. »