Le ministère de la Transition écologique a effectué le premier pas de l'élaboration de la Stratégie française énergie-climat (Sfec) et de sa traduction dans la prochaine loi de programmation énergie-climat (LPEC) attendue cet automne. Il a publié, ce mardi 23 mai, un premier document technique qui doit servir de base à la réalisation, « avant la fin de l'année », du troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc). Cette trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au changement climatique (Tracc), déjà validée par le Conseil national de la transition écologique (CNTE), est soumise à la consultation publique jusqu'à la mi-septembre.
« Ce document propose la définition de la trajectoire de réchauffement climatique, (qui) permettra de calibrer et d'harmoniser l'ampleur des dispositifs d'adaptation au changement climatique et de les décliner localement », précise le ministère. Il s'appuie sur deux scénarios : le premier table sur une augmentation de + 2°C d'ici à 2100 de la température moyenne constatée en France (+ 1,5°C dans le même temps à l'échelle mondiale) tandis que le second, jugé plus « réaliste » par le ministre Christophe Béchu, mise sur une augmentation de + 4°C. L'idée est de prendre acte du fait que l'objectif le plus ambitieux de l'Accord de Paris, seul pris en compte par les deux précédents Pnacc (le premier en 2011 et sa révision en 2018), est aujourd'hui « carrément hors d'atteinte », selon François Gemmene et d'autres scientifiques du Groupe international d'experts sur le climat (Giec).
Les principaux chantiers ciblés par cette Tracc concernent la mise en œuvre de nouveaux référentiels réglementaires d'adaptation pour les services et infrastructures publics, le renforcement ou la création de nouvelles aides destinées aux collectivités territoriales (notamment, à travers le Fonds vert et des outils comme le portail Drias de Météo-France), l'élaboration de « plans de continuité d'activité » pour le secteur privé ainsi qu'une « attention particulière » (mais indéfinie) à la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Si le chiffrage du coût des investissements nécessaires (en plus de ce qui a déjà été engagé, par exemple avec le Plan eau) demeure attendu « d'ici à la fin de l'année », le Gouvernement prévoirait au moins un coût additionnel de 2,3 milliards d'euros par an, selon l'AFP.