La stabilisation de la consommation électrique des ménages et des PME/PMI fait partie des faits marquants de l'année 2013, relevés par le gestionnaire de réseau RTE, qui présentait son bilan électrique 2013 ce 23 janvier. Ces dernières années, celle-ci progressait de 1% par an, tandis que la consommation de l'industrie avait tendance à stagner ou à baisser, en raison du ralentissement de l'activité économique. Mais difficile pour l'heure de dire si cette tendance sera durable et d'en expliquer les raisons : crise, changements de comportements liés à la crise, baisse structurelle liée aux mesures d'efficacité énergétique ?
En revanche, la sensibilité thermique de la consommation électrique française continue d'augmenter. Estimée à une consommation de 2.300 MW par degré de moins en 2012, elle est évaluée à 2.400 MW en 2013. La raison selon RTE ? La croissance des usages thermiques de l'électricité, autrement dit du chauffage électrique. Si l'entrée en vigueur de la RT 2012 a freiné le taux de pénétration du chauffage électrique dans le bâtiment neuf (celui-ci est passé de 70% en 2008-2009 à 40% en 2012), l'équipement électrique du parc immobilier continue néanmoins de croître.
La consommation corrigée reste finalement stable depuis trois ans, autour de 476 TWh.
18,6% de production renouvelable
La production française d'électricité est en hausse de 1,7% (550,9 TWh), particulièrement tirée par une forte augmentation de la production hydraulique (+18,7%), liée à une pluviométrie favorable.
Globalement, la part de la production renouvelable par rapport à la consommation est en hausse et dépasse les 20% en 2013. Les renouvelables représentent 18,6% de la production totale d'électricité.
Le parc éolien a poursuivi sa progression, même si celle-ci est plus lente. En 2013, 630 MW ont été raccordés contre une moyenne de 1.200 MW en 2009 et 2010. Le parc installé dépasse désormais les 8.000 MW et représente 3% de la production nationale (15,9 TWh). A noter : le 23 décembre, la production éolienne a atteint un cap historique à 6.440 MW.
Le parc photovoltaïque installé dépasse les 4.000 MW. La tendance est cependant au fort ralentissement. En 2013, la puissance installée (743 MW) a représenté moins de la moitié des installations photovoltaïques de 2011 (1.688 MW). Pour la première fois, le photovoltaïque a représenté près d'un pour cent de la production nationale.
Si la production thermique fossile est en baisse de 7,1%, elle est marquée par de fortes disparités. Le fioul et le gaz, désavantagés par leurs prix, baissent respectivement de 19,2% et 18,9%, tandis que la production à base de charbon augmente de 14%. Elle a représenté 3,6% de la production nationale en 2013.
La production nucléaire est restée stable, à 73,3% de la production totale.
La France reste le pays le plus exportateur d'Europe, avec un solde des échanges en hausse de 6,8%. Elle a cependant été importatrice nette pendant 22 jours.