Ce samedi 11 décembre, la secrétaire d'État chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a annoncé la publication d'un décret fixant la création d'une réserve intégrale au cœur du Parc national de forêts. Pour rappel, ce onzième parc national français, créé en novembre 2019, rassemble plusieurs massifs forestiers couvrant un total de 242 000 hectares, situés dans les départements de la Haute-Marne et de la Côte-d'Or. La nouvelle réserve intégrale, limitant grandement les activités humaines, recouvre, quant à elle, près de 3 087 hectares et comprend l'entièreté de la forêt domaniale d'Arc-Châteauvillain. Par ailleurs, elle s'inscrit dans l'objectif de 10 % du territoire sous protection forte, prévu par la Stratégie nationale pour les aires protégées, présentée en janvier 2021. En outre, cette réserve intégrale s'accompagnera du recrutement (38109), d'ici l'an prochain, de dix personnes supplémentaires au sein de l'équipe du Parc national de forêts.
La parution du décret du 10 décembre 2021 succède à une consultation publique de vingt-deux jours, entre le 28 juin et le 20 juillet derniers, dont l'avis était principalement défavorable. Cette défaveur provient, en très large majorité, des dispositions prévues contre la chasse par la réglementation spéciale s'appliquant à une réserve intégrale. Le texte de loi restreint cette activité à des opérations ponctuelles de limitation ou de régulation des populations surabondantes de trois espèces (cerf élaphe, chevreuil et sanglier). Certaines pratiques réalisées dans cette optique, dont l'agrainage dissuasif, seront interdites après le 31 mars 2022. Elles resteront autorisées, d'ici là, seulement suivant les conditions d'un prochain arrêté.
« La réglementation générale du cœur de parc, est établie pour limiter durablement l'action de l'homme sur les écosystèmes, permettant ici l'observation scientifique de forêts en libre évolution, rappelle le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. La création d'une réserve intégrale au cœur du Parc national de forêts va permettre l'observation à long terme des changements globaux liés notamment au changement climatique. Ce territoire constituera un espace de référence à l'échelle européenne et internationale. »