En 2015, Jean-Marc Burette, à la tête d'un élevage de 70 vaches laitières à Fleurbaix (62), réalise le diagnostic Cap'2ER (calcul automatisé des performances environnementales en élevage de ruminants) pour évaluer l'empreinte carbone de son exploitation. Résultat : 1 150 grammes d'équivalent CO2 par litre de lait. Un bilan qui laisse entrevoir nombre d'améliorations. Deux ans plus tard, grâce à plusieurs actions correctives, l'empreinte est tombée à 950 grammes d'équivalent CO2 par litre de lait, soit une baisse de 17 %.
Mieux nourrir le cheptel, mieux valoriser les effluents
Premier levier sur lequel a travaillé Jean-Marc Burette : la ration protéique de son cheptel. L'éleveur pèse tous les aliments consommés par ses vaches, et les quantités sont moins importantes en fin de période de lactation, là où les besoins de l'animal sont moindres. L'éleveur travaille également à une meilleure valorisation des effluents d'élevage. « Je cherchais auparavant à me débarrasser du lisier sans réfléchir à sa valeur », admet l'éleveur. Les 200 m3 de lisier sont dorénavant apportés aux 63 hectares de culture, à la dose près, grâce à des calculs avant épandage. Un travail qui permet à l'agriculteur de baisser de 30 % la quantité d'engrais chimiques dans ses champs.
Baisse de 5 % des charges
Et les efforts de l'éleveur payent : ses charges ont baissé de 15 000 euros en trois ans, soit une économie de 5 %, pour une production laitière inchangée. Jean-Marc Burette reconnaît le cercle vertueux des démarches engagées : « En respectant le sol, les plantes sont plus équilibrées, plus résistantes, le fourrage de meilleure qualité pour la vache, et les frais vétérinaires ont baissé d'un tiers. »
Comme Jean-Marc Burette, 7 600 élevages laitiers se sont engagés volontairement dans ce programme « Ferme laitière bas carbone », porté par le Cniel (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière). L'ambition de l'interprofession est que la moitié des 56 000 élevages laitiers français s'implique dans la démarche d'ici cinq ans, avec une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025.