"Le secteur des espaces verts est perdant dans ce contexte de crise des finances publiques", estime Nicolas Bouzou, directeur de la société d'analyse économique Asterès. C'est pourquoi l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep) a chargé ce cabinet de mesurer les externalités positives des espaces verts en ville. "Leur valeur économique est largement sous-estimée", conclut l'expert, qui souligne les bienfaits de la végétalisation des centres urbains sur l'environnement, la santé publique, mais aussi l'attractivité des territoires et l'emploi.
Ainsi, "les espaces verts assurent une régulation naturelle des températures en ville". Alors que les phénomènes d'îlots de chaleur urbains sont appelés à croître et s'intensifier, la végétation joue un rôle important pour le rafraîchissement des espaces. Les plantes, et notamment les arbres, influent également sur la qualité de l'air "en piégeant les particules fines, en retenant le CO2, en séquestrant les métaux lourds et en atténuant la concentration d'ozone". Enfin, les espaces végétalisés favorisent l'écoulement naturel des eaux pluviales, réduisant les risques d'inondation et permettant l'approvisionnement des nappes phréatiques.
Ces espaces améliorent aussi la santé publique en réduisant le stress et en favorisant l'activité physique, note l'étude, qui évalue à 38 millions d'euros les réductions de dépenses liées à l'hypertension artérielle et 56 millions d'euros celles liées à l'asthme du fait de l'implantation de 10% d'espaces verts supplémentaires. Enfin, les espaces verts contribuent à l'attractivité des villes et sont intensifs en emplois privés. Selon Asterès, un investissement public de 200.000 euros dans ce domaine crée 3 emplois, contre 0,8 dans les autres secteurs économiques.