Réalisée en partenariat avec les universités d'Anvers (Belgique) et d'Ultrecht (Pays-Bas), cette étude croise des données sur les poissons présents dans 1050 cours d'eau du monde. Plusieurs centaines d'espèces ont été introduites dans le monde, ''que ce soit de manière fortuite ou à des fins alimentaires ou récréatives''. L'introduction de ces espèces exotiques a augmenté la taille moyenne des communautés de poissons d'une rivière d'environ 2 cm. Cette modification affecte, ''avec modération, mais significativement la règle empirique de Bergmann (…) qui s'applique à la majorité des êtres vivants'', et ''exprime le fait que plus un organisme vit éloigné de l'équateur, plus sa masse corporelle est importante'', expliquent les scientifiques.
L'introduction d'espèces ayant des caractéristiques écologiques différentes des espèces naturellement présentes peut également avoir un impact sur le fonctionnement des écosystèmes. En effet, une partie de ces grandes espèces exotiques sont des prédateurs (Truite, Black Bass, Silure…) alors que d'autres sont plutôt mangeurs de détritus ou de végétaux (Carpe, Tilapias,…). Ces caractéristiques écologiques sont susceptibles de modifier la chaîne alimentaire ou le recyclage de la matière organique. Selon les chercheurs, les modifications de la taille moyenne des communautés de poissons observées ''pourraient aller de pair avec des modifications du fonctionnement des écosystèmes aquatiques''.
* Références : Non-native species disrupt the worldwide patterns of freshwater fish body size : implications for Bergmann's rule, S. Blanchet, G. Grenouillet, O. Beauchard, P. A. Tedesco, F. Leprieur, H. H. Dürr, F. Busson, T. Oberdorff; S. Brosse, Ecology Letters, avril 2010.
Article publié le 29 mars 2010