Après 13 jours de travaux, le Forum des nations unies sur les forêts (FNUF) a adopté samedi 20 avril plusieurs mesures en faveur d'une
Depuis sa création en octobre 2000, le FNUF a eu "un impact réel : les tendances de la déforestation dans le monde ont chuté de 20% en 10 ans", estime l'ONU. Mais la vraie valeur des forêts "qui abritent trois quarts des ressources en eau douce du monde, contribuent à la biodiversité et atténuent les effets des changements climatiques, a du mal à être reconnue. Aujourd'hui, on voit encore que la gestion des forêts est noyée dans les ministères de l'agriculture qui ne travaillent que trop rarement avec les ministères de l'environnement", avait pointé Jan McAlpine, directrice du Secrétariat du FNUF, à l'ouverture de la session le 8 avril dernier.
Les forêts représentent environ quatre milliards d'hectares dans le monde. Alors que trois milliards de personnes au niveau international en dépendent pour le bois de chauffage, et 1,6 milliards de personnes pour leurs moyens de subsistance, la couverture forestière reste "menacée par les besoins exponentiels" en matière d'agriculture, d'infrastructures de transport, de ressources naturelles et de médicaments.
"Au cours de ce rassemblement historique", les Etats Membres ont "innové et se sont mis d'accord pour affirmer l'importance d'une gestion durable de nos forêts pour qu'elles puissent continuer de jouer leur rôle dans le développement économique et l'éradication de la pauvreté", s'est félicitée Jan McAlpine, à l'issue de la session. "Reconnaissant" la contribution des biens et services des forêts aux économies nationales et locales, le Forum a appelé dans ses résolutions finales les gouvernements à intégrer la valeur des forêts dans leurs systèmes nationaux de comptabilité et leurs politiques de développement. A cette fin, ils sont invités à améliorer la collecte, l'analyse et la diffusion des informations et des données et à développer des méthodologies pour évaluer "le large éventail des bienfaits découlant des forêts", a précisé l'ONU.
Si la contribution monétaire des forêts est évaluée à 500 milliards de dollars par an, les données manquent sur la contribution non monétaire. Or, dans les pays et régions "où ces données sont fiables, la contribution non monétaire des forêts à l'économie nationale est de 3 à 5 fois supérieure à la contribution monétaire officiellement comptabilisée". Les Etats membres décideront lors de la prochaine session, qui se tiendra en 2015, comment évolueront les fonctions du Forum au niveau international et "s'il est nécessaire d'élaborer un traité international sur les forêts".
En 2015, le Forum décidera également de "la possibilité de créer un fonds mondial de contributions volontaires à l'appui de son financement". Pour la période 2011-2012, le montant de ces contributions versées au fonds d'affectation spéciale du Forum, s'est élevé à 6,1 millions de dollars, dont 39,1% sont issus du Royaume-Uni et 16,5% du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Ce qui représente une augmentation de plus de 75% "par rapport aux années précédentes" des sommes allouées, s'est réjouie Jan McAlpine. Le Forum a d'ores et déjà invité le FEM "à essayer d'améliorer les modalités actuelles de son financement en tenant compte des résultats de l'évaluation du programme d'investissement Gestion durable des forêts/REDD+".