L'incendie du 16 janvier 2023 qui a frappé plusieurs entrepôts logistiques à Grand-Couronne (Seine-Maritime) n'en finit pas de faire parler de lui. Par deux arrêtés du 30 janvier 2024, le préfet a mis en demeure la société Highway Logistics de procéder immédiatement au pompage (1) des réseaux d'eaux pluviales sur le site de son entrepôt incendié lors de ce sinistre et, avant le 12 février prochain, à l'évacuation d'eaux d'extinction d'incendie (2) encore présentes dans un bac de la société voisine DRPC. « Une fois de plus, les pollueurs continuent leur triste gestion du sinistre », a réagi sur X (ex-Twitter) l'Union des victimes de Lubrizol.
La première de ces mises en demeure fait suite à une visite inopinée sur le site de l'inspection des installations classées, le 1er décembre 2023. Celle-ci avait constaté la présence de près de 1,20 mètre d'eau dans les réseaux d'eaux pluviales. Un manquement à l'arrêté préfectoral du 28 juillet 2023 qui avait prescrit des mesures de gestion et de traitement des eaux d'extinction sur des sites extérieurs à la suite de l'incendie. « Les réseaux d'eaux pluviales du site forment, avec les quais, la rétention du site afin d'accueillir les eaux météoriques susceptibles de se charger des différents polluants présents dans les restes calcinés des cellules. Ces réseaux sont obstrués depuis les premières heures de l'incendie du 16 janvier 2023 par une vanne, doublée d'un ballon obturateur. L'article 3 annexé à l'arrêté préfectoral du 28 juillet 2023 vise à rendre la rétention que forment ces réseaux disponible en cas d'épisode orageux et limiter les risques d'infiltration », indique le rapport d'inspection.
La seconde mise en demeure fait, quant à elle, suite à une visite d'inspection, le 2 janvier 2024. Les inspecteurs avaient constaté la présence de 3 885 mètres cubes d'eau non traitée dans un bac de l'établissement DRPC où sont stockées provisoirement les eaux polluées à la suite de l'incendie. Sur ce point aussi, Highway Logistics n'a pas respecté l'arrêté préfectoral du 28 juillet 2023. A défaut de satisfaire aux mises en demeure, l'exploitant pourra se voir infliger des sanctions administratives.
Ces deux mises en demeure font suite à une autre, en date du 12 janvier dernier, dirigée cette fois contre la société Bolloré Logistics. Par celle-ci, le préfet intimait au logisticien de respecter les prescriptions de son arrêté d'autorisation relatives aux moyens destinés à lutter contre l'incendie et à la mise en conformité des portes coupe-feu dans son établissement de transit de marchandises situé à 200 mètres de l'entrepôt sinistré le 16 janvier 2023, dans lequel il stockait des batteries au lithium.