L'association HOP (Halte à l'obsolescence programmée) publie son livre blanc pour un indice de durabilité « fiable et ambitieux », alors que doit bientôt s'ouvrir la consultation à ce sujet. Cet indice, prévu pour 2024, doit compléter et remplacer l'indice de réparabilité qu'affichent déjà certains équipements électriques et électroniques, et concernera pour le moment les smartphones, téléviseurs et lave-linges.
L'association « se félicite du travail de coconstruction et a été entendue sur de nombreux aspects du futur indice », tels la transparence, la prise en compte des logiciels et l'exigence des critères d'évaluation de la fiabilité. Mais plusieurs critères doivent être renforcés ou détaillés, comme une meilleure évaluation des risques logiciels d'obsolescence, une pondération importante de la robustesse des produits et l'ajout d'un critère sur l'obsolescence marketing. HOP pointe par ailleurs le manque de travaux disponibles, ce qui favorise les constructeurs.
Parmi les autres recommandations générales développées par HOP figure notamment celle de donner plus de poids dans la pondération à la garantie de durabilité (spécifique au produit) qu'au processus d'amélioration continue, qui est lui général. HOP réclame aussi de renforcer les tests d'évaluation de la fiabilité des pièces détachées clefs d'un produit. L'association émet également des recommandations spécifiques aux produits, comme mieux prendre en compte l'enjeu de maintenance logicielle des smartphones ou encore la résistance de l'écran, afin qu'elle ne soit pas réduite à celle aux rayures.
HOP veut à tout prix éviter le risque d'écoblanchiment : l'indice « ne doit en aucun cas être dévoyé par les fabricants, et doit être à la hauteur des attentes légitimes des consommateurs » avertit Laetitia Vasseur, déléguée générale de HOP. Pour l'association, l'indice de durabilité constitue un « prototype innovant […] qu'il faudra tester et ajuster ».