"Concilier protection de l'espèce et préservation des activités d'élevage." C'est toujours le même délicat équilibre que le ministère de la Transition écologique met en avant à l'occasion de la publication ce 13 septembre d'un nouveau décret renforçant les attributions du préfet coordonnateur du plan d'actions national sur le loup.
Un arrêté du Premier ministre, publié le même jour, reconduit le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans cette fonction jusqu'à fin 2023. A ce titre, ce dernier est chargé de coordonner l'action des préfets de tous les départements concernés par la mise en œuvre du plan adopté en février dernier. Ce plan fixe comme objectif d'atteindre une population de 500 loups d'ici 2023.
La publication de ce nouveau dispositif réglementaire renforce les attributions de ce "super-préfet" du loup. Ce dernier est chargé d'assurer le recensement des loups abattus dans le cadre des tirs autorisés par les préfets de départements et des loups retrouvés morts dans d'autres circonstances. Le décret lui donne la possibilité de suspendre les autorisations prises par ces derniers afin de réserver les tirs aux territoires où la prévention des dommages aux troupeaux se révèle prioritaire.
A l'inverse, le dispositif donne au préfet coordonnateur la possibilité d'augmenter le plafond initial de loups à abattre de 2% de l'effectif moyen, via des tirs de défense. Ce plafond est fixé, par l'arrêté interministériel du 19 février 2018, à 10% de la population du canidé à compter de janvier 2019. Si le nouveau plafond est lui-même atteint, le préfet pourra autoriser la poursuite des tirs de défense afin de "s'assurer en permanence la protection des troupeaux domestiques".