L'ambroisie à feuilles d'armoise (Ambrosia artemisiifolia) est aussi appelée Ambroisie élevée, Herbe à poux ou encore Petite herbe à poux. Derrière ces noms plus ou moins drôles se cache une herbacée annuelle originaire d'Amérique du nord. Envahissante, la plante introduite en Europe à la fin du XIXe siècle se répand de plus en plus vite sur le vieux continent, et notamment en France dans la vallée du Rhône et maintenant en Poitou-Charentes.
Problème, avec les changements climatiques, l'espèce, de la famille des Astéracées, produit plus de pollen, lequel est à l'origine d'allergies de plus en plus nombreuses. Si la majorité des manifestations restent bénignes, certaines peuvent parfois être très sévères à l'instar de fortes rhinites avec irritation et picotements du nez, crises d'éternuements, écoulement et obstruction nasale, conjonctivites et larmoiements, démangeaisons, rougeurs, toux, oppression thoracique, respiration sifflante, asthme avec diminution du souffle, fatigue, maux de têtes, manque de concentration, eczéma, œdème voire urticaire. Comme 12 % de la population Rhônalpine est allergique, l'impact sur la santé est réel et les coûts médicaux deviennent significatifs : 8 à 12 milions d'euros pour la seule région Rhône-Alpes.
Une coordination tardive
Les premières actions de lutte contre l'ambroisie datent d'il y a 10 ans. Certains départements ont depuis adopté des arrêtés préfectoraux. La plante a été inscrite dans le second Plan national santé-environnement 2009-2013. Cet été, la France a mis en place un observatoire interministériel sous l'égide des ministères de l'Agriculture, de l'Écologie et de la Santé, hébergé par l'INRA de Dijon pour coordonner la lutte contre cette plante.
Enfin, 30 parlementaires ont déposé ce 13 juillet 2011, une proposition de loi pour coordonner la lutte contre cette plante invasive et allergène. Objectif : pallier le déficit législatif applicable sur l'ensemble du territoire, sensibiliser les acteurs sur le terrain (collectivités locales, monde agricole, jardiniers amateurs et grand public), coordonner leurs actions et se donner les moyens de lutter contre l'ambroisie.