Les résultats, publiés le 10 janvier dernier, montre que 95 % des plus de 250 femmes testées en âge de procréer présentent des niveaux détectables de mercure dans leur organisme mais ils sont toutefois en dessous du seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, pour 16%, elles sont supérieures au seuil plus strict de l'United States national research council. Plusieurs rapports scientifiques ont déjà démontré qu'une exposition à de faibles niveaux de mercure lors d'une grossesse pouvait provoquer des dommages cérébraux chez les enfants.
Les trois organisations demandent donc aux institutions européennes de soutenir une interdiction mondiale du mercure dans le cadre des discussions prévues lors de la prochaine réunion du Conseil d'administration du PNUE, du 5 au 9 février 2007 à Nairobi. Ils appellent l'UE à travailler immédiatement à l'élimination du mercure, surtout dans les dispositifs médicaux. Nous souhaitons voir l'Union européenne adopter une interdiction du mercure dans les dispositifs de mesure, y compris ceux utilisés dans le secteur de la santé, tels les dispositifs liés á la pression artérielle. En milieu hospitalier, des dérogations ne devraient être accordées qu'en l'absence d'alternatives présentant un degré équivalent de précision et de fiabilité, explique Wiebke Winkler de la campagne « D'abord ne pas nuire » du CNIID, membre de la coalition internationale de HCWH.
Rappelons que l'UE a lancé en janvier 2005, un plan de lutte contre la pollution par le mercure au niveau mondial et européen. Ce plan comporte 20 mesures de réduction des émissions de mercure, de réduction de l'offre et de la demande et de protection contre les expositions, notamment au méthylmercure présent dans le poisson.
En novembre 2006, elle a proposé la mise en place d'une législation interdisant totalement les exportations de mercure en provenance de l'Union à compter de 2011. À cette date, le mercure qui ne sera plus utilisé par l'industrie du chlore et de la soude ainsi que le mercure obtenu à partir de la purification du gaz naturel ou de la production de métaux non ferreux devra faire l'objet d'un stockage sûr.
Globalement l'utilisation de composé mercuré est en diminution dans l'UE ainsi qu'au niveau mondial mais la demande mondiale se situe encore aux environs de 3 400 tonnes par an tandis que celle de l'UE des 15 représentait 440 tonnes en 2005. Le mercure est employé dans grand nombre de produits et procédés comme les manomètres et thermomètres, les amalgames dentaires ou les lampes fluorescentes. Les principales sources d'exposition sont la consommation de poisson, la mise en contact sur le lieu de travail et les sources industrielles comme les centrales au charbon, les incinérateurs des déchets ou bien les unités de production de chlore et de soude. Le mercure et ses composés sont toxiques pour l'homme et les écosystèmes. Les doses élevées peuvent entraîner la mort, mais des doses relativement faibles peuvent gravement endommager le système nerveux et ont été associées à de possibles effets nocifs sur les systèmes cardiovasculaires, immunitaires et reproducteurs.
*Ces résultats sont disponibles dans le rapport “Halting the child brain drain: Why we need to tackle global mercury contamination”, disponible en intégralité et en anglais sur les sites www.noharm.org et www.env-health.org.