« La situation continue de se dégrader lentement », constate le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bilan mensuel des nappes phréatiques au 1er août 2023. Les deux-tiers sud du territoire métropolitain n'ont connu presque aucunes pluies durant le mois de juillet, et celles survenues sur le tiers nord « ont eu un impact limité et uniquement sur les nappes très réactives ». Ainsi, 72 % des niveaux de nappes sont sous les normales mensuelles : 89 % sont en baisse, 8 % sont stables, et seulement 3 % sont en hausse.
Si ces tendances sont très proches du mois de juillet 2022, la situation est pourtant beaucoup plus contrastée. Elle est satisfaisante sur les nappes réactives à la pluie, où celle-ci s'infiltre facilement – mais où la situation peut aussi se dégrader rapidement. Sur le pourtour méditerranéen, les pluies de mai et juin ont permis une recharge correcte sur certains secteurs, comme le Rhône inférieur et la Provence. En Corse, la situation est proche des normales. La vigilance reste cependant toujours de mise, en raison de l'activité touristique qui exerce actuellement une forte pression sur la ressource en eau et sur l'eau potable.
En revanche, au niveau des nappes inertielles (qui réagissent peu aux précipitations estivales et dont le temps d'infiltration peut aller jusqu'à trois mois), la situation est « peu satisfaisante » à « préoccupante ». Les pluies récentes ont certes permis d'alléger la pression sur la ressource, mais la dégradation y est constante. Dans le bassin de l'Artois et le bassin parisien, la situation est peu favorable, avec des niveaux parfois très bas. Ceux du couloir Rhône-Saône atteignent même des minima historiques. Ces zones font face à une dégradation lente due à une recharge déficitaire en automne et en hiver ces dernières années.Quant aux pluies de fin juillet et début août, « il faudra probablement attendre la mi-août pour évaluer » leur impact, estime le BRGM. Si les pluies estivales ont généralement un faible impact, elles ont néanmoins l'avantage de limiter les demandes en eau et de repousser la survenue d'étiages.