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L'adaptation des pays vulnérables restera le parent pauvre des négociations

Pour les pays les plus fragilisés par les bouleversements climatiques et les moins à même d'y faire face, le volet adaptation du futur accord de la COP 28 revêt une importance capitale. Ils repartiront sans doute déçus.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
L'adaptation des pays vulnérables restera le parent pauvre des négociations

Le président de la COP, le Sultan Al-Jaber a beau remettre régulièrement le sujet sur le tapis, le projet de texte de la Ccnucc, publié ce dimanche 10 décembre, peut toujours souligner l'urgence des mesures à prendre et les pays en développement crier leur déception, la thématique de l'adaptation au changement climatique risque bien de devenir la grande perdante de la Conférence de Dubaï. « Les négociations sur le sujet s'enlisent », déplore Fanny Petitbon, responsable de plaidoyer pour l'association Care France.

Alors que les pays du G77 (coalition de pays en voie de développement) fondaient beaucoup d'espoirs sur ce nouveau cadre de l'Objectif mondial d'adaptation (OMA) en gestation, proposé par un groupe de travail spécial, décidé lors de la COP 27 de Charm El-Cheikh (Égypte), et sur une nouvelle gouvernance de la question, le projet s'avère plus que léger. Production alimentaire et agricole résiliente au changement climatique ; résilience face aux impacts sanitaires ; réduction de la pauvreté et des impacts sur les écosystèmes ; amélioration, restauration, conservation et protection des écosystèmes ; résilience des infrastructures… La proposition « inclut des cibles qui ressemblent davantage à des principes vagues qu'à des objectifs mesurables », constate Caroline Brouillette, directrice exécutive de l'ONG Climate Action Network (CAN) Canada.

Un soutien aléatoire

Si le projet mentionne l'inquiétude suscité par le déficit de financement, la question du soutien aux plus vulnérables n'est pas non plus traitée suffisamment, alors que ces aides étaient censées doubler. « Pour les pays du Sud, des cibles qui ne sont pas différenciées et qui ne sont pas associées à du soutien tangible sont tout simplement déconnectées de la réalité », commente Caroline Bouillette. Depuis longtemps, les points de vue s'opposent sur ces éléments structurels : objectifs, paramètres, moyens de mise en œuvre, leviers d'action et suivi. L'enjeu est crucial, car la définition de cet OMA posera les bases du volet consacré à l'adaptation dans le deuxième Bilan mondial de 2028. Il permettra ensuite d'évaluer les progrès réalisés en la matière.

Parlant au nom du « Groupe africain », en réunion plénière, il y a quelques jours, le représentant de la Zambie jugeait même le texte à venir aussi important que le Bilan mondial. Et c'est peut-être là le nœud du problème, car les pays développés redoutent de se voir réclamer des subsides supplémentaires et de devoir rendre des comptes sur la manière dont ils ont contribué ou non à atteindre les objectifs. Dans les options possibles figure ainsi la disparition de l'expression « responsabilités communes mais différenciées ». Les efforts relatifs aux objectifs seront par ailleurs menés de manière « volontaires », « pilotés par les parties », « sans servir de base à une comparaisons entre elles ».

Des impacts renvoyés dans l'ombre

“ « Chaque dixième de degré de réchauffement rend la tâche d'adaptation plus difficile » ” Jennifer Mcallister, ministre australienne chargée des négociations sur l'adaptation" à la COP.
La proposition de texte reconnait timidement que les catalyseurs de l'action d'adaptation tels que le leadership, le financement, le transfert de technologies, le développement des connaissances ou encore une gouvernance renforcée sont essentiels à la mise en œuvre des mesures. Mais elle supprime la mention établissant que les pays les plus vulnérables, ceux qui ont le moins contribué au changement climatique, sont touchés « de manière disproportionnée ».

Le sujet reste de toute façon difficile à maîtriser, même pour les pays développés et a fortiori pour les moins favorisés. En novembre dernier, le huitième rapport annuel du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) analysait sévèrement les réponses des États, les qualifiant de sous-financées et sous-préparées. Sur les 195 Parties présentes à la COP, seules 51 ont soumis des plans d'adaptation nationaux et 62 se sont contentées de simples communications. Les experts notaient aussi des réponses fragmentaires, spécifiques à un secteur et inégalement réparties. « Chaque dixième de degré de réchauffement rend la tâche d'adaptation plus difficile », insiste pourtant la ministre australienne Jennifer Mcallister, chargée des négociations sur le sujet à la COP.

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